Le maire de Nice Christian Estrosi et son premier adjoint Philippe Pradal ont été entendus par la justice comme témoins assistés dans l'enquête sur les mesures de sécurité en place lors de l'attentat du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais qui a fait 86 victimes et des centaines de blessées.
L'information a été donnée par la mairie de Nice.
Messieurs Christian Estrosi et Philippe Pradal et la ville de Nice ont été appelés à témoigner en qualité de témoins assistés dans l'enquête relative aux conditions de sécurité de l'attentat du 14 juillet 2016. Comme ils le souhaitaient, ils ont pu répondre à toutes les questions permettant ainsi de contribuer à la manifestation de la vérité et apporter des réponses aux interrogations légitimes des victimes et de leurs familles
est-il indiqué dans un communiqué.
Christian Estrosi, maire de Nice, au micro de J.Pozzi et de F.Tisseaux :
Une enquête pour mise en danger de la vie d'autrui
Deux juges d'instruction sont chargés sur l'enquête pour mise en danger de la vie d'autrui concernant le dispositif de sécurité du 14 juillet 2016 à Nice.
Ce jour-là, Lahouaiej Bouhlel, chauffeur-livreur tunisien de 31 ans, avait tué 86 personnes et en avait blessé 400 autres en lançant son camion sur la foule après le feu d'artifice de la fête nationale, selon un mode opératoire préconisé par l'organisation État islamique.
La justice s'intéresse aux conditions dans lesquelles a été mis en place le dispositif de sécurité autour des festivités, dont le feu d'artifice, du 14 juillet sur la promenade des Anglais.
Le directeur de cabinet du préfet de l'époque entendu le 22 mars
Alors que les victimes de l'attentat de Nice exigent l'audition de tous les responsables de la sécurité, l'actuel chef de cabinet d'Emmanuel Macron, à l'époque directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, François-Xavier Lauch a été entendu ce 22 mars par la justice comme témoin assisté dans l'enquête.
Celui-ci avait reconnu devant les juges avoir joué "un rôle clé dans la validation du choix du dispositif de sécurisation", selon des éléments de l'enquête dont l'AFP a eu connaissance. Il a aussi assuré que la menace d'un camion bélier n'avait jamais été envisagée "au cours des préparations de l'Euro de football 2016", organisé en France et achevé le 10 juillet 2016.
Vers une requalification de l'enquête ?
Les juges chargés de l'enquête depuis deux ans avaient aussi déjà entendu comme "suspects libres" sept responsables de la ville de Nice
dont une proche conseillère du cabinet de Christian Estrosi, conseillère spéciale pour la sécurité au moment de l'attentat.
Ils se sont aussi intéressés de près au fonctionnement de la vidéosurveillance à Nice, ville parmi les plus équipées en France en caméras, pour tenter de comprendre pourquoi le terroriste n'a pas été repéré dans les jours précédents l'attentat.
Saisis pour "mise en danger de la vie d'autrui", les juges envisagent de requalifier l'enquête en homicide et blessures involontaires, selon ces éléments de l'enquête judiciaire.