Attentat de Nice : l’hommage en musique de deux étudiants niçois « Cet instant-là »

Près d’un an après, la terrible nuit du 14 juillet continue de susciter l’émoi. Deux étudiants niçois en 2ème année de licence théâtre, ont réalisé un clip « Cet instant-là ». 

"Après le drame, les mots ne sont pas venus tout de suite… Il a fallu des mois, presqu’un an". Les deux étudiants niçois Alexandre Gradoux et Jimmy Deglarges ont réalisé cette vidéo pour apaiser la douleur intérieure toujours prégnante, mais aussi dans le cadre d'un cours sur la performance théâtrale à l’Université Carlone de Nice.

L’équipe web de France 3 Côte d’Azur a voulu en soir plus sur l’initiative de ces deux étudiants niçois :

1. Pourquoi cette initiative ?

"Suite à cette terrible nuit du 14 juillet, nous avons d’abord eu besoin de fuir cette réalité inommable, une sorte de prise de distance nécessaire à l’apaisement. Nous avons donc voyagé immédiatement après. Et étonnamment, naturellement, à des milliers de kilomètres, des mots sont venus apaiser l’incompréhension.
Le texte a émergé. J’ai tenté d’utiliser des mots au plus juste. J’ai cette chance de travailler avec mon ami musicien, qui m'a proposé presqu’instantanément l’ébauche d’une mélodie à la guitare.
Plusieurs mois ont été nécessaires pour revenir à notre projet. La mélodie du refrain date d’il y a quelques semaines à peine, mais nous savions qu’à partir de ce moment nous irions au bout : proposer une chanson avec une vidéo."

2. Racontez-nous comment s’est passé le tournage ? Votre équipe ? Les difficultés ?

Les personnes présentes dans ce clip ont accepté d’emblée de participer, et de collaborer à l’idée de portraits vidéo, de témoins d’un récit, et d’incarner la « masse qui s’unit » pour former « un bloc de survie ». Toutes ont un lien plus ou moins proche avec les victimes de l’attentat.
Il y a ceux présents dans la vidéo, mais il y a aussi les autres, qui n’ont pas pu y être par manque de temps ou souci d’organisation. Nous remercions chaleureusement tous ceux qui ont collaboré à ce projet, qui nous ont aidés à le mener à bien.
Car ce qui ne peut pas empêcher cet « Autre qui guette, qui ne regrette, qui s’avance et qui jubile », c’est le lien de ceux qui « s’aiment, se protègent, se partagent, sans différence ». Cette belle aventure en est la preuve. Elle nous a permis de partager de nombreuses rencontres, de nombreux moments d'échanges, de générosité et d’amour (et de bières et de cafés). Le projet est maintenant lancé, nous le laissons faire sa vie…


3. Un message pour nos internautes ?

Que nous restions unis, liés, soudés. En effet, lorsque j'évoque "l'Autre" dans le clip j'ai utilisé des panneaux de signalisation avec une symbolique d'impasse, de voie sans issue... pour montrer que cette menace ne pourra jamais empêcher le lien humain.
Je voulais aussi ajouter que les voix et la guitare ne sont pas trafiquées, cela aurait été déplacé de transformer le son compte tenu du thème abordé. On a voulu quelque chose d'authentique et de simple.

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