Attentat de Nice : trois suspects mis en examen par un juge antiterroriste et écroués

Un homme de 31 ans a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et deux autres, âgés de 24 et 36 pour complicité d'association de malfaiteurs terroriste criminelle et pour infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste.

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Selon une source judiciaire, les trois hommes avaient été interpellés à Nice lundi, avec sept autres personnes qui ont été relâchées depuis. Un autre suspect, arrêté à Nantes, a aussi été libéré.   Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, avait foncé à bord d'un poids lourd dans la foule, massée sur la promenade des Anglais à Nice pour le traditionnel feu d'artifice du 14 juillet, tuant 86 personnes et en blessant  plus de 400. Il avait ouvert le feu sur des policiers avant d'être abattu.   

Dès les début des investigations, les enquêteurs se sont penchés sur les traces, téléphoniques notamment, laissées par le tueur, qui ont permis d'interpeller une  première série de suspects. Depuis, six personnes ont déjà été mises en examen dans cette enquête. Parmi eux, un couple d'Albanais, Artan Henaj et Enkeledja Zace, et un Franco-Tunisien de 21 ans, Ramzi Arefa, suspectés d'avoir fourni un pistolet au tueur, sans avoir forcément   connaissance de son projet.

Les trois hommes mis en examen vendredi sont liés à des degrés divers à ces suspects. L'homme de 31 ans, né en Tunisie, est soupçonné d'avoir joué le rôle d'intermédiaire entre le couple d'Albanais et Ramzi Arefa, a indiqué une source proche de l'enquête. En garde à vue, Ramzi Arefa avait affirmé qu'il avait été mis en contact avec Artan Henaj par l'intermédiaire de ce trentenaire. L'homme de 24 ans, né en Albanie, et cousin d'Artan Henaj, est lui suspecté d'être   impliqué dans une transaction liée à une kalachnikov.   

Près de six mois après l'attentat, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI),  les enquêteurs tentent toujours de percer la personnalité trouble et les réelles motivations du tueur. "Il y a un mélange de radicalisation (islamiste), de fascination pour l'ultra-violence sur fond de troubles psychologiques", analyse une source proche de l'enquête. Les enquêteurs s'interrogent sur le rôle de l'un des six premiers mis en examen, Chokri Chafroud, qui apparaît à leurs yeux comme "un mentor influent sur la personnalité instable de son ami", selon une source proche du dossier. Chafroud avait envoyé à Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le 4 avril, un message lui suggérant:

"Charge le camion,  mets dedans 2.000 tonnes de fer (...) coupe lui les freins mon ami et moi je regarde."   


A ce stade, les investigations ne permettent pas d'établir que l'attaque de Nice a été téléguidée par le groupe EI depuis les zones irako-syriennes.     
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