Prévu du 13 au 27 février 2021, le Carnaval de Nice pourrait très bien ne pas avoir lieu à cause de la crise sanitaire. Une situation redoutée de la part des carnavaliers pour qui le carnaval représente parfois plus de la moitié de leur chiffre d'affaires annuel.
Alors que la France traverse la deuxième vague d'épidémie de Covid-19, l'événement niçois attendu chaque année en février semble incertain. En 2020, le carnaval s'était déroulé normalement... jusqu'aux deux derniers jours annulés à cause de la crise sanitaire qui s'annonçait. Le Carnaval de Nice aura-t-il lieu cette année ? Les carnavaliers s'inquiètent.
A l'atelier de Cédric Pignataro, l'activité est quasiment au point mort. "A cette période, l'année dernière, on faisait travailler entre 20 et 25 personnes, explique-t-il. Aujourd'hui, c'est plutôt entre 4 et 8 personnes." Ce fabricant de chars a répondu à un appel d'offre de la ville. Il reste dans l'attente d'une réponse.
Des chars qui ne verront peut-être jamais le jour
Avec Barnaba Orru, l'illustrateur de l'entreprise, ils ont proposé plusieurs dessins pour les futurs chars du carnaval rentrant dans le thème de 2021 : "Le Roi des animaux". Si le carnaval est annulé, ces chars ne verront peut-être jamais le jour. Un grande déception pour cet illustrateur qui a mis près d'un mois à les dessiner.J'attendais avec impatience cette année de montrer mon travail. Pour moi, c'est la 12e année dans le Carnaval de Nice donc j'étais très motivé pour faire voir comme je me suis amélioré par rapport aux premiers.
Entre 50 et 60% de son chiffre d'affaires
Pour le moment, la situation reste incertaine pour Cédric Pignataro. "On a eu des réunions pour envisager un carnaval sous différentes formes mais aujourd'hui rien n'est officiel, rien n'est acté", détaille-t-il. Ce flou a pourtant une grande importance pour lui. Le Carnaval de Nice représentre entre 50 et 60% de son chiffre d'affaires annuel ! "Je vous laisse imaginer les dommages financiers que ça peut créer derrière." Mais le carnavalier tente de relativiser.En attendant d'y voir plus clair, c'est l'occasion de se lancer dans des projets souvent repoussés. Tester des nouvelles méthodes avec du journal, de l'acrylique, son atelier devient comme "une sorte de labo de matériaux", explique Cédric Pignataro. Il a même réalisé un mini-char en forme de poulet à poser sur le triporteur d'un commerçant niçois. Un facon de combler la nostalgie du carnaval, en attendant que son activité reprenne comme avant.Dans la culture carnavalesque, on est habitué à ce que notre art soit éphémère. On a toujours beaucoup d'idées pour très peu de concrétisations. C'est une situation compliquée pour nous artistiquement et financièrement mais tout le monde est dans le même sac. C'est compliqué pour tout le monde, il faut vraiment avoir une vision solidaire et ne pas penser qu'à notre métier.