A quatre mois des Jeux Olympiques de Paris et alors que l'Etat vient de déclencher l'alerte "urgence attentat", le plus haut niveau du plan Vigipirate, un attentat fictif était organisé par la préfecture dans la nuit du 28 mars au terminal 1 de l'aéroport de Nice. L'objectif est de tester la coordination des forces de l'ordre et des secours.
Les forces de l'ordre doivent extraire des dizaines de victimes de différentes nationalités. Certaines sont blessées, d'autres sous le choc. Il faut s'assurer que la voie est libre.
Un blessé par balle est touché à la jambe "je ne peux pas marcher, j'ai mal !", les acteurs se prennent au jeu pour rendre la tâche difficile, dans la vraie vie, malheureusement, c'est comme ça que ça se passerait et le stress est palpable.
Le terminal 1 de l'aéroport Nice Côte d’Azur est le théâtre, cette nuit du 28 mars, d'un exercice hors normes.
Le scenario : vers 23h30, au moins quatre hommes armés entrent dans l'enceinte en deux roues (une moto et un scooter), ils commencent à tirer. Plus tard une prise d'otage aura lieu nécessitant une négociation avec les terroristes.
C'est le brouillard, on a du mal à avoir des informations, c'est compliqué pour nous de prendre les décisions. On doit savoir garder notre sang-froid, on travaille sur la gestion crise
Chef de l'antenne Raid localeà France 3 Côte d'Azur
Chaque année, plusieurs exercices grandeur nature sont mis en place. L'exercice "attentat tuerie de masse" intervient dans un contexte tendu. La France est en vigilance "urgence attentat".
Le préfet des Alpes-Maritimes s'est rendu sur place, il n'était pas au courant des détails du scenario. Lors du point presse, il expliquait : "Je vous rappelle que depuis 2017, 45 attentats ont été déjoués, 2 depuis 2024, le gouvernement a décidé de relever le plan vigipirate. Cet exercice était prévu de longue date, c'est important pour l'entraînement."
Les aéroports sont des zones sensibles, Nice Côte d'Azur brasse plus de 14 millions de passagers par an, c'est le deuxième aéroport derrière ADP (Aéroports de Paris)
Hugues Moutouh, Préfet des Alpes-Maritimesà France 3 Côte d'Azur
Des observateurs analysent l'exercice en direct pour donner un retour à chaud puis à froid.
Aéroport privatisé
Pour l'occasion, on peut dire que l'aéroport a été "privatisé". Les quelques vols qui devaient arriver en fin de journée ont été détournés pour que les passagers ne soient pas choqués à leur arrivée.
Les vols ont été transférés sur le terminal 2 :
- 22h35 : Francfort-Lufthansa
- 22h40 : Munich-Lufthansa
- 23h10 : Londres-British Airways
- 23h55 : Madrid-Iberia
- 00h10 : Lisbonne
Coordination des différents corps de métier
Plus de 300 personnes travaillent sur cet exercice, police, gendarmerie, pompiers, Samu... L'objectif est de coordonner les équipes. Le directeur du Service départemental d'incendie et de secours 06 explique "dans ces exercices, nous nous entraînons à travailler avec nos collègues policiers, eux doivent arrêter les terroristes, nous nous devons sauver des vies, nos deux missions doivent se faire ensemble et rapidement."
La difficulté, c'est de récupérer les victimes dans une zone où il y a encore des tirs.
René Diez Directeur départemental du SDISà France 3 Côte d'Azur
Les groupes d'extraction, de reconnaissance et de sauvetage spécialisés (GRES) interviennent sur ce type d'opération de tuerie de masse.
Une dizaine d'exercices de grande envergure est prévue pour faire face à différentes situations exceptionnelles comme une recherche d'avion ayant sombré en mer par exemple. Les observations seront détaillées dans un rapport complet à destination des différents intervenants.