La commission d'enquête parlementaire sur la gestion de la crise du Covid en France s'ouvre ce mardi 16 juin devant l'Assemblée Nationale. Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes en est le rapporteur. Il explique les enjeux.
"Le temps de la communication gouvernementale s'arrête, le temps de la vérité commence". Eric Ciotti, député LR de la première circonscription des Alpes-Maritimes, était l'invité politique ce mardi matin de la Matinale d'Europe 1.
Il est le rapporteur de la commission d’enquête sur la crise sanitaire du Covid-19, composée de 32 députés de tous les groupes politiques, qui est présidée par la présidente de la commission des Affaires sociales Brigitte Bourguignon (LREM).
Cette commission d'enquête a des pouvoirs d'investigation élargis : les convocations sont obligatoires sous peine de sanctions pénales, les auditions ont lieu sous serment et ses membres peuvent réaliser des contrôles sur pièces et organiser des déplacements.
Les auditions commencent ce 16 juin devant l'Assemblée nationale.
Un rapporteur garant de la sérénité et de l'indépendance
A Sonia Mabrouk qui l'interroge, Eric Ciotti rappelle que les membres de cette commission vont travailler dans un état d'esprit de vérité, de transparence et en toute indépendance.
Nous devons la vérité aux Français, le souci qui m'anime est que cela ne se reproduise plus. Eric Ciotti.
Tout le personnel politique, du président de la République aux membres de l'opposition, s'accordent à dire qu'il faut "tirer les leçons" de cet épisode inédit, qui a conduit à un confinement généralisé de huit semaines et qui a plongé le pays dans une profonde crise économique et sociale.
Des questions à ce jour sans réponse
Le député des Alpes-Maritimes rappelle que cette commission travaille dans le cadre de sa mission de contrôle de l'exécutif. Parmi les questions, la gestion des masques.
Pourquoi on est passé d'un milliard 700 millions en 2012 à 100 millions à peine en 2020 ? Il y a aussi la question de nos aînés dans les Ehpad, ont-ils été pris en charge à l'hôpital au bon moment, est-ce que les Ehpad ont été accompagnés ? Le personnel de santé a t-il eu le dispositif nécessaire de protection ? -Eric Ciotti.
Le député rappelle le lourd bilan de ce Covid-19, plus de 29 000 décès et 10 000 dans les maisons de retraite médicalisées.
Il faudra aussi comprendre la stratégie en matière de tests, la liberté de prescription médicale, le manque de production en Europe de médicaments et d'équipements de protection, alors qu'Emmanuel Macron a lui-même évoqué "notre dépendance à d'autres continents pour nous procurer certains produits".
Le calendrier des auditions
Ministres, dirigeants d'agences sanitaires et d'administrations aux manettes ces derniers mois, mais aussi ces dernières années, se succèderont devant les députés pour "établir la généalogie et la chronologie de cette crise".
Seront auditionnés :
- ce mardi le directeur général de la Santé Jérôme Salomon > Voir le direct.
- ce mercredi l'ancien patron de Santé publique France François Bourdillon, puis Geneviève Chêne, qui lui a succédé en novembre.
- ce jeudi, Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique dont les avis ont incité le gouvernement à décréter le confinement puis guidé sa fin progressive.
Suivront deux anciens directeurs généraux de la santé. Les scientifiques seront entendus comme des politiques.
L'ancien ministre de la santé candidate à la mairie de Paris Agnès Buzyn, sera auditionnée après le second tour du scrutin.
84 plaintes
Dans le cadre de la gestion de la crise du coronavirus, le procureur général François Molins a annoncé que "84 plaintes" avaient été déposées auprès de la Cour de justice de la République.
Elles visent à établir d'éventuelles responsabilités pénales.
Les qualifications pénales tournent autour des infractions d'homicide et de blessures involontaires, des infractions de mise en danger de la vie d'autrui ou du fait de ne pas avoir pris de mesures adéquates a-t-il indiqué.