Sylvie Leroy est pneumologue au CHU de Nice, elle coordonne un programme de recherche a doubles objectifs : identifier les patients qui vont présenter des formes graves de la maladie et comprendre notre réponse immunitaire au virus.
Le projet clinique va être mené dans les CHU de Nice, CH de Grasse, CH de Cannes et le CH d'Antibes.
200 malades et 100 personnes ayant été en contact avec le virus (soignants ou entourage d'un malade) vont être analysés sur la base du volontariat.
A sa tête, Sylvie Leroy, pneumologue au CHU de Nice, part du constat que le test sérologique donne d'environ 30% des cas faussement négatifs. "Il ne permet pas de dater l’infection, ni de prédire l’évolution asymptomatique, légère, modérée ou sévère de la maladie".
Une étude clinique à doubles objectifs
"L'étude a deux objectifs, le premier : comprendre la réponse immunitaire de notre corps vis-à-vis du virus et le second : pouvoir identifier le plus tôt possible les malades susceptibles de faire une forme grave de la maladie" explique Sylvie Leroy.Coronavirus : Sylvie Leroy, pneumologue, coordonne une étude au @CHUdeNice pour améliorer la fiabilité des tests sérologiques grâce à la réponse immunitairehttps://t.co/qU6wqXX2yO pic.twitter.com/UFYYVGQM3b
— France 3 Côte d'Azur (@F3cotedazur) April 24, 2020
Pour cela, par une prise de sang, des cellules de patients nouvellement malades vont être analysées "jusqu'alors on faisait des prélèvements trois semaines après leur contamination pour voir apparaître des anticorps, l'idée est d'analyser au plus tôt les cellules pour voir s'il y a des anticorps présents".
On va identifier les cellules qui fabriquent les anticorps, on va les trier et les analyser
Une technique qui permettrait d'identifier l’apparition d’une réponse immunitaire face au virus de façon très rapide. "Vulgairement, cela va nous permettre de "faire le tri", si des anticorps sont présents, on peut estimer que les patients ne développeront pas de formes sévères de la maladie, ils vont pouvoir se défendre. Cela nous permettra de mieux soigner les patients qui vont faire des formes sévères de la maladie" explique, le docteur Sylvie Leroy.
Définir le type de réponse immunitaire
"Quand on est face à une infection, on peut développer deux types d'immunités : une réponse immunitaire locale, dans le cas présent l'immunité servira à défendre le poumon malade et une immunité générale.Si nous identifions que l'immunité est locale, nous pourrons comprendre pourquoi tant de tests sont négatifs alors que le patient est infecté". Les chercheurs espèrent grâce aux recherches sur le système immunitaire pouvoir améliorer la fiabilité des tests sérologiques.
Les prélèvements biologiques comprendront au "jour 0" un écouvillonnage viral rhino-pharyngé et un prélèvement sanguin. "On a besoin d'outils complémentaires pour expliquer les zones d'ombres du virus."
Début d'ici trois semaines
Le programme de recherche va pouvoir commencer d'ici trois semaines. "Nous attendons les financements publics mais grâce à un mécénat de la fondation AVENI, l'étude pourra commencer dans les temps prévus. Certains donateurs sont des patients" explique, Sylvie Leroy.Pour réaliser l'étude, cinq docteurs vont coopérer avec le docteur Leroy : le Pr Charles Marquette (CHU de Nice), le Pr Paul Hofman (CHU de Nice), Dr Fabien Roland (CH de Cannes), Dr Lionel Lerousseau (CH d’Antibes), Dr Marie-Christine Dumon (CH de Grasse).