Relier Auron à Nice en courant, le départ de la deuxième édition du Trail Nice Côte d'Azur by UTMB a été donné ce vendredi. Pour éviter que ces kilomètres à pied n'usent... La nature, l'organisation impose des règles strictes, avant, pendant et après la course.
De tout le circuit UTMB, le Trail Nice Côte d'Azur est la seule épreuve sportive à traverser un parc national. La course est unique par la beauté et la préservation des sites visités, mais aussi par les précautions à prendre pour limiter au maximun son impact environnemental.
Pas de gobelets jetables, et des poubelles sur le parcours, ça parait une évidence. Mais les règles et démarches de l'organisation sont bien plus vastes pour en faire, autant que possible, une épreuve respectueuse de la nature.
AVANT : un parcours étudié sentier par sentier
Sans aller jusqu'aux parcs nationaux, le circuit UTMB est un habitué des réserves naturelles. Ne serait-ce que par sa course la plus emblématique, l'UTMB Mont-Blanc.
"Nous nous basons sur les règles en vigueur dans les réserves pour la règlementation que nous appliquons sur l'ensemble de nos parcours", nous explique Jules Pijourlet, chef de projet des événements français.
Mais au sein du Parc national du Mercantour, les règles sont encore plus strictes.
Au sein du Parc les manifestations sportives chronométrées sont tolérées... et non pas autorisées. Il a donc fallu, dès la création du parcours, déterminer un à un les sentiers que nous pouvions emprunter.
Jules Pijourlet, chef de projet des événements français UTMB
Règle numéro 1, "nous ne sommes jamais hors sentier et ne traversons aucune zone humide". Mais ce n'est évidemment pas suffisant. Certains sentiers ont été purement et simplement interdits, pour privilégier des voies où l'impact du passage des coureurs reste limité. "La moitié de notre parcours emprunte le GR5, un sentier bien dimensionné. Et puis nous avons privilégié d'anciennes routes, des pistes pour 4X4, qui sont déjà empruntées".
Par ailleurs, au risque de décevoir les amoureux de l'épreuve, aucune image ne sera tournée dans le périmètre du Parc, entre Isola et le Pont de Paule. "Pas d'images, pour ne pas faire la promotion d'un sport chronométré dans cet espace protégé".
PENDANT : objectif zéro déchet dans la nature
Dans son guide du coureur, l'organisation du Trail Nice Côte d'Azur édicte des règles claires pour les 5 100 participants aux différentes épreuves. Mieux vaut les lire avant, pour éviter quelques déconvenues :
- Pas de vaisselle jetable distribuée sur le parcours. Seule exception à cette règle, quelques gobelets en carton au premier ravitaillement pour faire face au flux massif des coureurs. Après cela, plus aucun gobelet n'est distribué, ni assiettes, ni couverts, que ce soit sur les bases de vie ou les points de ravitaillement. Aux participants, il est donc demandé d'anticiper en apportant leur propre vaisselle.
- Objectif zéro déchet dans la nature. De petits sacs-poubelle sont distribués en même temps que les dossards. Il est demandé explicitement aux trailers d'y mettre leurs déchets, gels ouverts, films étirables et même... papier toilette usagé. Ne pas jeter non plus ses peaux de fruits dans la nature. Au niveau de chaque ravitaillement, des poubelles permettent de trier les déchets. "Il y a eu une réelle logistique à mettre en place pour les poubelles. Un ou même deux bénévoles y sont préposés à chaque point de ravitaillement pour qu'elles soient régulièrement vidées", nous explique Jules Pijourlet.
- Dans l'enceinte du Parc, on ne cueille pas la moindre fleur. Le guide du coureur rappelle aussi les règles spécifiques à tout promeneur dans le périmètre du Parc national du Mercantour, et que chaque trailer se doit de respecter : pas de camping, pas de feu, pas de chien, pas de bruit pour respecter la quiétude des animaux sauvages... et interdiction absolue de ramener un souvenir, que ce soit une fleur ou un joli caillou.
APRÈS : faire place absolument nette
Le travail des bénévoles ne s'arrête pas à la minute où le dernier concurrent aura passé la ligne d'arrivée.
Tour le balisage du parcours est "mobile". L'utilisation de peinture a été bannie. À la place, des piquets ont été installés, et leur mise au point a été plus compliquée qu'on ne pourrait le penser. Le système initial, bambou surmonté de ruban en plastique, a réservé quelques surprises. "Nous n'avions pas compris que les vaches adorent ce qui vole dans le vent. Un beau matin de course dans le Beaufortain, nous avons réalisé qu'une bonne partie de nos balises avaient été mangées" se souvient Jules Pijourlet.
Même si les vaches sont moins nombreuses dans le Mercantour, le bambou a été remplacé par de la fibre de verre, et le plastique par des bandes de tissu "plus courtes, pour que les vaches ne puissent pas les arracher". Des balises que les bénévoles devront toutes enlever après la course. "Nous avons moins de 5% de perte de matériel sur nos événements", précise l'organisateur.
Le but est évidemment d'effacer au maximum les traces du passage de l'épreuve entre Auron et Nice. Les organiseurs le savent, les défenseurs de l'environnement sont intraitables avec ce type d'événement sportif de masse, et n'hésitent pas à dénoncer les mauvais comportements. L'Ironman de Nice 2023 en a fait les frais.
Reste donc à miser sur la bonne conscience des bénévoles, des accompagnateurs et surtout des participants au Trail Nice Côte d'Azur.
Jules Pijourlet est confiant :
Les trailers viennent chercher un environnement exceptionnel, ils sont donc prêts à le protéger.
Jules Pijourlet, chef de projet des événements en France UTMB
Nous en aurons, on l'espère, confirmation ce dimanche soir, à l'issue du Trail Nice Côte d'Azur by UTMB que vous pouvez suivre en direct.