Un petit tour, et puis s’en va. Le Grand Prix de Nice a bien été couru pendant 6 ans, dans les années 1930 et 1940. Alors qu’un hypothétique retour de l’épreuve est envisagé, on vous en dit plus sur cette course sur les bords de la Méditerranée.
La Fédération internationale de l'automobile, par la voix de son président Stefano Domenicali, n'a pas fait de secret quant au fait que la Ville de Nice travaille à la création d'un projet de Grand Prix.
Dans les colonnes de l'Equipe le 17 juin dernier, il expliquait : "vous n'êtes sans doute pas au courant mais il y a un projet incroyable avec Nice, qui veut un Grand Prix."
Plus qu'un projet, ce Grand Prix est une partie de l'histoire de la cité des Anges. Elle a eu son Grand Prix avant et après la Seconde Guerre mondiale qui se courait dans la ville.
Six courses perturbées par la Seconde Guerre mondiale
Le Grand Prix de Nice connait six éditions au total. La première d’entre elles se déroule le 31 juillet 1932 sous un format qui n’a plus cours aujourd’hui.
Trois courses faisaient office de tour préliminaire, qualifiant les deux premiers de chacune d’entre elles pour une épreuve finale.
Trois groupes de 9 pilotes concourent ainsi, dont une écrasante majorité de pilotes français. Seuls un Monégasque, un Italien et un Polonais participent à ce premier Grand Prix de Nice parmi les 29 pilotes de cette course inédite pour l'époque.
A cette époque le tracé évolue au sein de la ville, aux abords du Théâtre de Verdure, de la Promenade des Anglais et du quai des Etats-Unis, que les monoplaces emprunteront de 1932 à 1935, et en 1946 et 1947.
Louis Chiron, le "vieux renard" monégasque
Dans les années 1930, Louis Chiron est une célébrité azuréenne. Ancien chauffeur pendant le premier conflit mondial des maréchaux Foch et Pétain, engagé auprès des forces françaises, celui que l'on surnomme le "vieux renard" s'attribue la première place, en 1932, du premier Grand Prix de Nice. Il remporte la course au volant d'une Bugatti Type 51 - la marque implantée en Moselle qui nommera son modèle phare en hommage au pilote monégasque. Le bolide, construit à seulement 40 exemplaires au début des années 1930, peut atteindre la vitesse de 230 km/h.
Louis Chiron est surtout connu réputé à l'époque le premier monégasque à remporter le Grand Prix de Monaco, en 1931, et participe ainsi au nouveau Grand Prix de Nice auréolé notamment de ce titre.
Domination italienne
Sur les 6 éditions du Grand Prix de Nice, c’est une véritable domination transalpine qui va s’exercer de 1933 à 1947. Tazio Nuvolari remporte la course en 1933 et 1935, Achille Varzi en 1934. L'après-guerre sera marquée par la domination de Luigi Velloresi. Y compris du côté des constructeurs, c'est Maserati (3 victoires) et Alfa Romeo (2 victoires) qui mènent la danse dans l'ancienne commune du pays à la botte.
Ces courses de l'après-guerre ont été alors immortalisées par les actualités sportives.
Des coups dans le rétro
La promenade des Anglais aura vu par la suite d'autres épreuves automobiles emprunter le bitume. Dans les années 1980, un Grand Prix Rétro est même organisé.
D'anciennes voitures y participent, comme ici lors de la course de 1985. De nombreux Niçois viennent observer sur la Promenade des Anglais ces monoplaces d'un autre temps.
Si la FIA le permet, Nice devrait renouer avec ces vrombissements, qu'elle a entendus d'antan. Mais ce ne sera pas pour tout de suite. Si le projet venait à être validé par tous les acteurs, il faudrait au moins "entre 12 et 18 mois pour organiser un tel évènement" souligne Frédéric Ozon, le président de l'Automobile Club de Nice.
Il juge les infrastructures facile à adapter, et Nice offrirait un tracé qui pourrait proposer du spectacle, même si des travaux sur certaines surfaces seraient nécessaires. Un retour au source qui ferait passer les Formule 1 sur la promenade des Anglais, juste devant les fenêtres des locaux historiques de l'Automobile Club de Nice.