"Un quinquennat pour agir", c'est le nom d'une charte proposée aux candidats aux élections législatives. Elle comprend six engagements forts aussi bien pour la prévention, la pathologie et l’accompagnement des malades. Explications du vice-président niçois de la fédération.
Jacky Vollet est le vice-président de la Fédération Française des diabétiques, et le président de l'antenne des Alpes-Maritimes. Le diabète, il connaît depuis 15 ans, il fait partie des 50.000 personnes qui souffrent de cette maladie chronique dans le département. Et le constat est inquiétant : 1 individu sur 7 ignore qu'il est diabétique. Le dépistage constitue un enjeu majeur.
Malbouffe, sédentarité
Le diabète, c'est l'excès de glucose, c'est-à-dire de sucre dans le sang.
Il se décline de deux façons :
- le diabète de type 1, conséquence de l'absence de sécrétion d’insuline par le pancréas. Il y a une prédisposition génétique, il se déclenche le plus souvent à l'adolescence. Le pancréas ne produit pas d'insuline, hormone permettant la régulation du taux de sucre dans le sang.
- le diabète de type 2, qui est dû à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme. Son développement se fait très progressivement, de façon insidieuse sur de nombreuses années.
Et c'est contre ce diabète de type 2, conséquence de notre mode de vie pas toujours très sain - alimentation trop riche en gras et en sucres, vieillissement, sédentarité- que la fédération lance des préconisations.
"Un quinquennat pour agir"
La Fédération Française des Diabétiques a donc décidé, en cette période électorale, d'interpeller les candidats.
Nous avons une médecine essentiellement thérapeutique et trop peu préventive et il y a un énorme besoin d'informer la population, car nous sommes face à une maladie de civilisation liée en partie au régime alimentaire et au mode de vie de l'époque.
Jacky Vollet
Elle préconise un grand plan diabète sur 5 ans avec six engagements forts, pour un changement de modèle dans l’accompagnement des malades.
Les engagements :
► Considérer les patients et usagers comme de véritables parties prenantes en les impliquant aux plus hauts niveaux décisionnels nationaux, régionaux ou territoriaux.
►Faire de la prévention la clé de voûte de notre système de santé pour éviter l’apparition des maladies chroniques.
►Considérer les programmes d’accompagnement hygiéno-diététique, d’activité physique, ainsi que psychologique comme des thérapies à part entière, en agissant sur les leviers d’accès et sur leur remboursement. Un Nutri-score serait souhaitable pour tous les aliments dans tous les magasins.
►Faciliter l’accès au numérique en santé pour simplifier le quotidien des malades et améliorer leur suivi dans un contexte où les ressources humaines sont limitées.
►Impliquer les patients dans la recherche et l’évaluation des innovations thérapeutiques afin qu’elles soient réellement adaptées à leurs besoins.
►Lever les discriminations sociales, notamment relatives à l’emploi, en considérant les personnes malades comme des citoyens à part entière.
Les enjeux
On ne guérit pas du diabète. C'est une maladie grave, silencieuse, souvent dépistée trop tard quand l'organisme subit des atteintes (nerfs, vaisseaux sanguins, yeux). Mais un traitement adapté limite les effets secondaires. En France, 4 millions de personnes sont diabétiques. Bien soignée, la maladie entraîne peu de complications mais selon la formule consacrée, non traitée, elle est potentiellement une bombe à retardement...