Présenté à Cannes hors compétition, "l'homme qu'on aimait trop" d'André Téchiné s'attache à la relation entre Renée Le Roux (Catherine Deneuve) , Maurice Agnelet (Guillaume Canet) et Agnès Le Roux (Adèle Haenel):" Moi, c'est la puissance du doute qui m'intéressait."
Synopsis:1976. Après l’échec de son mariage, Agnès Le Roux rentre d’Afrique et retrouve sa mère, Renée, propriétaire du casino Le Palais de la Méditerranée à Nice. La jeune femme tombe amoureuse de l’homme de confiance de Renée, Maurice Agnelet, un avocat de dix ans son aîné. Maurice a d’autres liaisons. Agnès l’aime à la folie. Actionnaire du Palais de la Méditerranée, Agnès veut vendre sa part de l’héritage familial pour voler de ses propres ailes. Une partie truquée siphonne les caisses de la salle de jeux. On menace Renée. Derrière ces manœuvres guerrières plane l’ombre de la mafia et de Fratoni le patron du casino concurrent qui veut prendre le contrôle du Palais de la Méditerranée.
Tombé en disgrâce auprès de Renée, Maurice met en relation Agnès avec Fratoni qui lui offre trois millions de francs pour qu’elle vote contre sa mère. Agnès accepte le marché.
Renée perd le contrôle du casino. Agnès supporte mal sa propre trahison. Maurice s’éloigne. Après une tentative de suicide, la jeune femme disparaît à la Toussaint 1977. On ne retrouvera jamais son corps. Trente ans après, Maurice Agnelet demeure l’éternel suspect de ce crime sans preuve ni cadavre. Convaincue de sa culpabilité, Renée se bat pour qu’il soit condamné…
Une seule modification dans la chronologie
Dans "L'homme qu'on aimait trop", André Téchiné fonde son récit sur les événements réels de cette histoire qui va devenir la plus grand énigme judiciaire de la Côte d'Azur. "Nous nous sommes autorisé une seule modification dans la chronologie : la fermeture du casino et son occupation par le personnel ont lieu plus tard dans la réalité. Dramatiquement, il me semblait important de raconter la « chute » du Palais de la Méditerranée dans la même temporalité que la disparition d’Agnès. Nous avons épuré l’intrigue, notamment en supprimant les personnages du frère et des sœurs d’Agnès ainsi que les deux frères du fils Agnelet (pas assez d’espace pour les traiter)Je me suis attaché à la relation entre les trois personnages principaux. . La mère femme à poigne, l’insoumission de la fille, le désir de reconnaissance sociale d’Agnelet.
Pas un film à charge
André Téchiné a écrit le scénario dans un premier temps avec Jean-Charles Le Roux (frère d'Agnès): "il est persuadé qu’il a tué Agnès, j’ai donc été très clair avec lui dèsle début : je ne ferai pas un film à charge contre Agnelet. C’est forcément resté au cours du travail un point sensible"
L'HOMME QUE L'ON AIMAIT TROP : L'entretien de l... par CannesFestTV
La dualité des personnages
Guillaume Canet qui a pu échangé avec Maurice Agnelet pendant le tournage, a été attiré par la dualité des personnages:" Ils ont tous cette force et en même temps cette vulnérabilité et ils s'en servent". "Maurice Agnelet, c'est à la fois un personnage séducteur, dévastateur, manipulateur et plein d'ambition.""ça m'intéressait, dans un personnage qui peut paraître antipathique de le rendre aussi attachant. Avec tout le respect qu je dois à la famille Le Roux."
Une intime conviction après ce tournage?
Catherine Deneuve: "Oui, mais je ne vous le dirais pas."Guillaume Canet: "Moi ce qui reste complètement dingue dans cette histoire, l'énigme restera toujours là. Un jugement a été prononcé. Il y a un soulagement pour la famille d'avoir une condamnation. Moi, acteur de ce film, j'aurais tellement aimé que l'on ait une preuve qui nous permette de savoir où est Agnès."
Ce n'est pas un film à charge. mais quand on arrive à la fin du film, on se fait forcément une idée et puis deux heures après on peut changer d'avis, ce qui est formidable."
André Téchiné: "Mon point de vue, ce n'est pas le point de vue d'un juré. Moi, c'est la puissance du doute qui m'intéressait. Je n'ai pas voulu faire ce film comme un polar à énigme. Mais j'ai voulu être au plus près du mystère."
Sortie en salle: le 16 juillet 2014