Même dans ses rêves les plus fous, Valentin Eysseric, 20 ans, n'imaginait pas découvrir Geoffroy-Guichard lors d'une affiche inattendue entre Saint-Etienne, équipe la plus performante de 2013, et Nice, incroyable meilleure formation des 16 dernières rencontres. Rencontre.
Emporté par la dynamique azuréenne auquel il a apporté son aisance technique, sa qualité de passe et de frappe des deux pieds, le garçon déniché en Principauté a professionnalisé son bagage inné pour devenir l'un des nombreux acteurs de la métamorphose de l'OGCN sous l'impulsion de Claude Puel.
Remplaçant à l'aller (1-1), le vainqueur de la Gambardella 2011 (avec Monaco) foulera la pelouse du Chaudron, "une première excitante, attendue avec impatience" sous les yeux de son père et ses deux frères, dans la peau, désormais, d'un titulaire.
Une responsabilité sans rapport avec l'hécatombe niçoise de blessures mais bel et bien avec la dimension qu'il a prise depuis août et un prêt transformé depuis en transfert.
"Valentin a franchi des paliers et en a encore à passer. Nous sommes exigeants comme il l'est envers lui-même", dit Puel de celui qu'il considère plus comme "un 9 et demi qu'un meneur".
Tous ses buts en vidéo
Auteur d'une première période ébouriffante devant un Reims au marquage très large (2-0), à l'origine et à la conclusion de l'ouverture du score.Ce 5e but en championnat, marqué comme les précédents au Ray, le 8e toutes compétitions confondues, en fait le 2e buteur niçois, et il mesure le chemin dévoré en quelques mois.
Une joyeuse "bande d'escrocs"
"Tout va vraiment si vite, dans un sens comme un autre, s'étonne-t-il. Je ne m'imaginais pas autant de temps de jeu, ni participer à un tel parcours. Dans le vestiaire, on en rigole. On se considère plus comme une bande d'escrocs qu'un prétendant à l'Europe. Attention, on ne vole rien sur le terrain. On gagne avec nos qualités et beaucoup de caractère"."Personne ne nous envisageait si haut, poursuit-il. Le maintien acquis, on ne se prend pas plus la tête, on a juste envie d'améliorer la qualité de nos prestations.
Pour d'éventuels plans sur la comète, attendons de voir à l'entrée du sprint final". Eysseric préfère, comme l'ensemble de ses partenaires, pour la plupart novices dans l'élite, s'attacher à sa formation "universitaire ès-foot", lui qui, il y a un an, avait si vite renoncé devant la concurrence monégasque (L2), au point de ne plus vraiment travailler.
"Travailler pour le collectif, c'est travailler pour soi. A l'ASM, je me reposais juste sur ma technique. Cela pouvait parfois suffire mais certainement pas pour grandir, explique-t-il. Je ne sais pas combien de fois Claude Puel m'a crié dessus pour que je fasse les efforts de déplacement, replacement.
Le mouvement te remet dans le sens du jeu. Je pense avoir progressé à ce niveau-là. De même, je perds moins le fil quand je rate un truc, j'avais tendance à baisser la tête. Je gère mieux mes efforts dans la semaine et en match. Mais j'ai encore tant à apprendre".
Le match à Geoffroy-Guichard avec un effectif très diminué constituera un nouveau test, en ouverture d'un mois de vérité, avec à suivre Montpellier, Nancy, et l'OM.