Le pilote de l'hélicoptère qui s'était crashé près d'Eze en 2022 avec un client était sous cocaïne

Le rapport du Bureau d'enquête et d'analyse (BEA) indique le pilote de l'appareil de la société Monacair avait consommé de la cocaïne avant l'accident qui a provoqué sa mort et celle de son client le 25 novembre 2022.

Le service communication du BEA indique à France 3 Côte d'Azur que le rapport a été remis aux différentes parties pour consultation et sera rendu public fin octobre. 

Il confirme l'information de Nice-Matin selon laquelle le pilote avait consommé de la cocaïne. 

Une erreur de pilotage serait donc la cause du crash. Le jugement du pilote aurait été altéré par la prise de stupéfiants et une brume marine persistante au moment de l'accident. 

Plusieurs témoins ont fait état de cette météo qui rendait la visibilité difficile à cet endroit précis du littoral. 

Rappel des faits

Vers 14 heures, le 25 novembre un hélicoptère Airbus H130 de la compagnie Monacair s'est écrasé à proximité du col d'Eze, à flanc de collines. Le bilan : deux personnes décédées, le pilote d'une trentaine d'années était originaire de la région.

L'hélicoptère évoluait entre Eze et Villefranche lorsque pour des raisons encore inconnues, l'appareil a percuté le sol.

Le personnel de Monacair se dit "choqué" et "sidéré" par ces informations. Personne ne savait que le pilote était un consommateur régulier de cocaïne. 

La société a réagi par la voie d'un communiqué de presse ce mardi soir.

"Comme pour toutes les compagnies aériennes et sociétés de transports de personnes, Monacair procède régulièrement à des contrôles de dépistage de drogue et d’alcool sur son personnel navigant. 

Une politique de prévention et de sensibilisation est également mise en place au sein de la société pour l’ensemble des salariés de Monacair, en conformité avec la règlementation en vigueur.

Monacair

Communiqué du 3 octobre.

Et d'ajouter : "le pilote, qui était en vol lors de ce terrible accident, avait rejoint un an auparavant la société Monacair, avait été formé à l’embauche à la prévention sur l’alcool et les stupéfiants, puis avait été soumis à deux tests salivaires, qui ont été mis à la disposition du BEA, lequel confirmera leurs résultats négatifs."

Thierry Mazoyer, avocat en droit aérien, représente la société Monacair dans cette affaire. Contacté par téléphone, il réagit : "Évidemment que ça surprend tout le monde, c’est choquant." Il explique : 

« la règlementation prévoit des mesures (…) y a tout un tas d’outils de prévention et malgré tout ça  n’a pas empêché cet accident… c’est vraiment ce qui est choquant… entre le choc et la sidération. »

L'avocat précise que Monacair collabore avec le BEA.

Il faudra attendre les résultats de la double-enquête : le volet sécurité avec le BEA qui donnera ses recommandations et le volet judiciaire avec la gendarmerie des transports aériens (GTA) qui établira les responsabilités. 

Quel appareil ?

L'hélicoptère de la compagnie Monacair qui s'était écrasé était un Airbus H130, dont l'autonomie n'excède pas 530 km. Il peut accueillir 6 personnes et peut atteindre une vitesse de 220 km/h. C'est un appareil récent, il a été commercialisé par la firme européenne il y a 5 ans.

L'appareil appartenait à la société Monacair, une compagnie rachetée il y a peu par un groupe américain.

La compagnie avait le jour de l'accident confirmé que le plan de vol était établi entre Lausanne, en Suisse, et Monaco ; que les premiers éléments indiquent que l’hélicoptère transportait un passager et un membre d’équipage.

Des contrôles en plus contre les consommateurs de cocaïne

Endeuillée par cette affaire, Monacair veut aller plus loin dans les contrôles. La société précise dans le même communiqué : "les consommateurs cachés de cocaïne représentant un risque pour la sécurité des vols dans la mesure où il s’avère extrêmement difficile voire impossible de les détecter.
Monacair a donc décidé (...) la mention obligatoire pour tous les pilotes d’effectuer un test capillaire, permettant de détecter la présence éventuelle de stupéfiants, tous les six mois (mesure qui, à l’heure actuelle n’est pas envisageable par la réglementation européenne de l’AIR OPS)."

Une initiative inédite en Europe de Monacair "qui s’assure que l’hygiène de vie de ses pilotes est compatible avec la sécurité des vols et de ses passagers."

Monacair affirme ainsi sa volonté de faire toute la lumière sur cet accident.

Selon le Parquet, l’enquête est toujours en cours avec des perspectives de clôture en fin d’année.

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