"La justice, c'est pas Facebook, c'est pas Twitter", s'est insurgé lundi l'un des quatre avocats de la famille d'Anthony Asli, le braqueur tué par un bijoutier à Nice, estimant que la justice "ne peut être rendue sous la pression de l'opinion publique".
Le sens de la mesure
"Le sens de la mesure, on l'a perdu dans cette affaire. La violence, on la connaît, l'exaspération des citoyens, on la connaît, on la partage. Mais enfin la légitime défense, c'est une chose, l'autodéfense, c'en est une autre", a estimé Philippe Soussi, lors d'une conférence de presse se déroulant peu après un rassemblement de soutien au bijoutier niçois, mis en examen pour homicide volontaire et assigné à résidence sous surveillance électronique."Si on prône l'autodéfense sans s'en apercevoir, on passe d'une société civilisée à une société qui ne l'est plus, à la barbarie, à la dictature", a ajouté Philippe Soussi.
"Avec la famille, nous nous interrogeons sur les conditions dans lesquelles la justice est rendue dans cette affaire" car "en matière d'homicide volontaire, dans 99,9 % des cas, on a recours à la détention provisoire" et
"nous, avocats, sommes confrontés à des dizaines de cas où l'on va en prison pour beaucoup moins que ça. La justice ne peut être rendue sous la pression de l'opinion publique".
Propos recueillis par V. Varin et D. Beaumont