Impossible de lire sur les lèvres pour les élèves en situation de handicap puisque les enseignants portent des masques dans les classes. Le travail scolaire est donc compliqué dans l'attente de masques transparents, qui tardent à arriver.
A Nice, l'école Jean-François Knecht a trois petits élèves qui sont soit sourds, soit malentendants. Tous ont fait leur rentrée le 1er septembre dernier.
Et pour eux, cette rentrée 2020 est un peu particulière.
Avec un coronavirus toujours en circulation, obligation est faite de respecter les gestes barrières. Les enfants en maternelle et primaire n'ont pas à porter de masques, contrairement aux enseignants pour qui c'est une obligation. Certes, en classe, une interprète en langue des signes traduit les consignes.
Kevin par exemple, est en CE1 et il bénéficie d'un tiers-temps supplémentaires et il est accompagnée d'une enseignante spécialisée. Stella est aussi très assidue.
Mais pour la pédagogie, il est une évidence : pour comparer certains mots, les malentendants se repèrent aux lèvres, or il peut y avoir un signe pour deux mots, forcément, cela complique la compéhension !
On est tout "en muet"
Océane Camu est l'interprète en langue des signes et elle reste le plus souvent dans la classe pour les élèves en situation de handicap. Mais elle ne peut pas être présente en permanence et il y arrive qu'il y ait personne pour traduire les consignes de l'enseignante.La solution ? Des masques inclusifs, c'est-à-dire avec une fenêtre transparente pour voir la bouche.Avec le masque, on est tout en muet, ça ne correspond pas à ce profil là d'enfants. Là, il y a d'autres élèves et je ne peux pas me permettre non plus de faire répéter les mots, de parler très fort, donc c'est un peu compliqué !
Ces masques ont été commandés par le ministère, et avec les délais de fabrication et de livraison, il faudra encore être un peu patient, explique Graziella Sousa Ponte, secrétaire générale à la direction des services départementaux à l'Education Nationale.
Quelques chiffres : l'académie de Nice compte 11 000 enfants en situation de handicap dont 6 800 dans les Alpes-Maritimes, avec un plan de scolarisation particulier.