Des peines de 12 à 30 mois de prison ont été prononcées jeudi à Nice pour proxénétisme à l'encontre de six gérantes chinoises de salons de massages asiatiques qui avait laissé s'y développer une activité de massage à caractère sexuel.
En plus des six gérantes chinoises, le tribunal correctionnel a également condamné un Français à 15 mois de prison avec sursis, et une septième Chinoise, en son absence, à deux ans de prison. Un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre.Par le jeu des aménagements de peine et du sursis partiel, toutes les prévenues, reconnues par ailleurs coupables d'infractions diverses, dont l'exercice illégal de la profession de masseur-kinésithérapeute ou le travail dissimulé, échappent toutefois à l'incarcération.
Le tribunal a également infligé des amendes allant jusqu'à 30 000 euros et la fermeture des salons de massage qui n'avaient pas encore été liquidés, ainsi que des interdictions de gérer des sociétés.
Conforme aux réquisitions
Ce jugement est quasiment conforme aux réquisitions du ministère public qui avait dénoncé "un commerce que l'on fait fonctionner à travers l'exploitation d'êtres humains".
Le réseau avait une activité "florissante", comme en témoignent des versements culminant à près de 18 000 euros en quatre mois, et abusait de "l'état de vulnérabilité de jeunes Chinoises parfois sans papiers ou étudiantes", qui devaient rembourser des passeurs.
Certains employés parlaient "d'un milieu, d'une mafia chinoise".
Le procureur avait aussi évoqué les craintes exprimées par certaines de ces employées, dont aucune n'a été poursuivie, qui parlaient "d'un milieu, d'une mafia chinoise".
Les gérantes étaient "de véritables proxénètes qui savaient, en tout état de cause, ce qui se passait dans leurs salons", si elles ne l'avaient pas "organisé" elles-même, a-t-il souligné.
"Une bulle de douceur et de sensualité"
Ces salons de massage, Zen Beauty, Jade Tian ou encore Pearl Azur, promettaient sur internet "une bulle de douceur et de sensualité" avec de "charmantes masseuses asiatiques" comme l'explique ce reportage.
Le site précisait qu'il s'agissait de "massages sensuels sans but thérapeutique ni érotique", mais selon l'enquête des clients venaient s'y faire masturber, une prestation sexuelle qu'ils payaient de 15 à 50 euros selon leurs auditions.
Les photos de promotion des massages de l'un des salons niçois sont encore en ligne.
La devanture du Lotus Paradise, un des salons de massages concernés par l'affaire.
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© France 3 Côte d'Azur
Les salons semblaient fonctionner de façon assez similaire, des masseuses travaillant dans plusieurs établissements, et certains étant gérés par les mêmes personnes, selon l'enquête, qui a également trouvé des similitudes avec des affaires de proxénétisme dans le milieu chinois de Paris.
Les masseuses, venues de Chine ou d'Asie du Sud-Est travaillaient le plus souvent sans contrat de travail, certaines dormant la nuit à même les lits de massage des établissements.