Partir de la Côte d'Azur, parcourir l'arrière-pays, admirer le panorama sur la Méditerannée, revenir près de la côte varoise, traverser Marseille et finir dans le parc naturel de Camargue, tout ça en vélo... Voilà le parcours de la véloroute 65, qui cherche des soutiens pour se développer.
C’est une route que vous ne connaissez certainement pas. Et pour cause, elle n’existe quasiment pas.
Quand l’Eurovélo 8, la voie cyclable qui longe la côte méditerranéenne, prend toute la lumière, cette véloroute 65 est délaissée car seulement à moitié existante.Cet itinéraire à vélo de 450 kilomètres permet d’aller de Nice dans les Alpes-Maritimes à Saintes-Maries-de-la-mer dans les Bouches-du-Rhône via des routes généralement à l’écart des voitures voire réservées aux vélos.
La véloroute 65 emprunte par exemple les « Balcons d’Azur » avant de redescendre sur la Côte à partir de Fréjus puis de traverser le parc naturel régional de Camargue. Mais le parcours loin des voitures n'est assuré que jusque Montauroux dans le Var. Le reste du trajet jusque Saintes-Maries-de-la-mère n’est, pour le moment, qu’un projet de voie verte et doit être aménagé pour être sécurisé.
En effet, sur les 460 km de route, 33 % seulement est en service. Il reste donc 310 km à aménager.
Un itinéraire qui donne envie mais qui n’est pas encore valorisé
Pour promouvoir cette "V65" méconnue et demander les aménagements adéquats, l’association française pour les véloroutes et voies vertes (AF3V) a préparé une nouvelle édition de sa randonnée militante "Plus belle la voie".À partir du 6 septembre, 43 membres de l’association s’élanceront dans ce périple de huit jours au départ de Nice. 460 kilomètres de randonnée jusque les Saintes-Maries-de-la-Mer pendant lesquels les cyclistes rencontreront les élus et la population pour sensibiliser à la nécessité d’aménagements cyclables.
► Parcours de la "randonnée militante" Plus belle la voie 2019 :
Pour convaincre, les adeptes du guidon ont des arguments en béton : du tourisme vert et la promesse de fortes retombées financières. Alors que les touristes sont, en général, aspirés par le littoral, de telles infrastructures permettraient de développer le tourisme dans les terres.
« Les cyclotouristes font vivre l’économie de l’arrière-pays, assure Alain Michel, délégué régional pour le développement des véloroutes et des voies vertes. Ils dorment dans les campings, mangent au restaurant, font des visites... et surtout, ils se rendent dans les commerces locaux, comme les épiceries, pour ne pas faire de détour en allant dans de grandes surfaces où ils auraient du mal à veiller sur leur paquetage ».De #Nice06 Nice à la Camargue : la véloroute 65, un projet de cyclo-tourisme qui cherche du soutien - > https://t.co/GycpRx3HGW pic.twitter.com/EGgVmRgwUP
— France 3 Côte d'Azur (@F3cotedazur) September 7, 2019
La ville de Saint-Jeannet, par exemple, prévoit l’aménagement des tunnels et viaduc du Chemin de fer de Provence (voir la photo ci-dessus).
Développement du vélo électrique et des infrastructures vélo
Les infrastructures notamment demandées par Alain Michel : une continuité cyclable jalonnée, de la signalétique dédiée et homogène pour la V65, des aménagements spécifiques comme des bornes de stationnement sécurisés devant les lieux touristiques et des bornes de recharge de batteries dans les campings et les villages.Parce que le vélo à assistance électrique est pour une grande part responsable du développement du cyclotourisme. Sur les 43 participants à cette "randonnée militante", une dizaine aura un vélo électrique. En effet, les vélotouristes sont en majorité des retraités, les vélos sont lourdement chargés de sacoches pour porter leurs tentes, etc. Dans une région au relief comme le nôtre, un vélo à assistance électrique est un grand avantage.