Après la plainte d'un homme de 21 ans, mis à tabac par les forces de l'ordre, trois policiers sont déférés devant le parquet de Nice ce mercredi 13 avril.
Une information judiciaire est ouverte ce mercredi 13 avril, concernant trois policiers municipaux de Nice, nous confirme le procureur. Les chefs d'accusation sont les suivants : séquestration ou enlèvement pour faciliter un crime, violences aggravées par trois circonstances, suivie d’une interruption temporaire de travail supérieure à 8 jours.
Pour un des policiers, s'ajoute à cela : menace de crime ou acte d'intimidation, pour inciter une victime à ne pas porter plainte, ou à se rétracter sont visés.
Que s'est-il passé ?
Un Niçois de 21 ans a accusé des policiers municipaux de l'avoir "enlevé" et "séquestré". Les agents ont été interpellés le 11 avril en début de soirée, et placés en garde à vue.
Les faits se sont déroulés dans la nuit de dimanche à lundi. La victime aurait décidé de taguer avec une seconde personne, une voiture de police. Une patrouille de policiers municipaux les interpelle, mais son complice a pu prendre la fuite.
Selon la victime, il aurait alors été installé dans le véhicule, puis emmené dans le quartier du Vinaigrier, où il aurait été agressé.
Le jeune homme aurait alors été menacé de "mort et de viol", puis frappé violemment par l'un des agents. Des coups auraient été portés au visage, avec des gants équipés de "renforcement".
Transféré à l'hôpital, le jeune homme présentait des bleus, des ecchymoses, et avait le visage ensanglanté.
Les images de vidéosurveillance confirment qu'il a bien été conduit sur les lieux de l'agression.
Les politiques ont réagi à cette affaire
Comme Juliette Chesnel-Le Roux, conseillère municipale de la ville de Nice, et présidente des élus écologistes de la Métropole, "il faut ouvrir une enquête, c'est ignoble", écrit-elle :
Le maire de Nice, Christian Estrosi, s'est prononcé mardi, et il compte bien ne pas créer d'amalgame entre les suspects et leurs collègues. "Je ne laisserai pas l’image d’une police municipale forte de 550 policiers, dont l’attitude a toujours été irréprochable, être ternie par des comportements individuels inqualifiables", a t-il affirmé. Avant d'ajouter :
Des sanctions sans faiblesse seront prises, en fonction des éléments de l’enquête.
Christian Estrosi, maire de Nice
Jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende
La peine encourue pour les trois agents est de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende. Le parquet a requis un mandat de dépôt contre le policier visé par les quatre infractions. Des réquisitions de contrôle judiciaire ont été prises pour les deux autres avec notamment l’ interdiction d'exercer la profession de policier municipal. L'enquête va donc se poursuivre sous l'autorité d'un juge d'instruction.