Qui l'eût dit? Qu'un jour, 2 hommes à la personnalité, aux parcours professionnels et politiques bien différents. Jean Icart, ancien chef d'entreprise, plutôt classé droite modérée et Jacques Peyrat, avocat, ancien maire, pas insensible aux idées du Front national, puissent se retrouver...
Et bien, ce n'est pas de la politique fiction. C'est même probable, nous en aurons confirmation à l'issue de la conférence de presse que les "2 amis" tiendront cet-après-midi à Nice. Pourquoi ce rapprochement a priori contre nature en vue des élections municipales de mars prochain. Tout simplement parce que les 2 hommes éprouvent une profonde aversion pour le maire actuel de Nice : Christian Estrosi. Pour des raisons d'ailleurs totalement différentes.
Les municipales de 2008 en travers de la gorge pour Jacques Peyrat
Lors de l'élection municipale de 2008, l'UMP refuse à Jacques Peyrat l'investiture au profit de Christian Estrosi, lequel devient maire de Nice. Peu après, Jacques Peyrat perd également son poste de sénateur.Jacques Peyrat n'a jamais digéré le fait de laisser son fauteuil; il en a toujours éprouvé un profond ressentiment et n'a jamais ménagé sa peine pour, plus ou moins ouvertement, chercher à porter des coups à son successeur et désormais adversaire.
Jean Icart, un électron libre de droite
Au mois de septembre dernier, à sa permanence, Jean Icart présente les membres de son équipe et sans doute d'une vraisemblable future liste "Nice Réunie" pour les prochaines élections municipales niçoises de 2014 avec une devise : "Oser agir autrement".Ancien allié et collaborateur de Christian Estrosi, Jean Icart se présente alors comme l’opposé du maire dont il accable bilan et gestion de la ville.
Vous l'aurez compris, Jacques Peyrat et Jean Icart ne portent pas Christian Estrosi dans leur coeur. Partant du principe que l'union fait la force, ils vont certainement faire front commun, d'autant plus que l'un comme l'autre nourrissent toujours des ambitions politiques.
Une alliance de circonstance
Jacques Peyrat s'est rapproché du Front national, de Nissa Rebela et du RPF. Mais il n'a pas pu obtenir la tête de liste du FN. Il est toujours président de l'Entente républicaine, mais partir, seul, sous cette étiquette, apparaît comme un pari voué à l'échec.Jean Icart, "encarté nulle part", avant tout "esprit libre, niçois et entrepreneur" risque, également, dans un exercice solitaire, d'aller au devant de sérieuses déconvenues.
Dans ce contexte, les 2 hommes n'ont rien à perdre, sinon à entamer un peu plus leur crédit politique.
3 questions en suspens :
Si l'affaire est conclue, la désignation de la tête de liste ne risque-t-elle pas de déclencher une bataille des égos?Le ressentiment, le rejet d'un homme en l'occurence Christian Estrosi, candidat à sa propre succession, peuvent-ils tenir lieu de programme?
Dans un contexte politique national aux clivages mouvants et poreux, est-il judicieux, par la division, d'affaiblir la droite républicaine?