Une information judiciaire a été ouverte le 3 février dernier par le parquet de Nice. Katia Gentelet, ancienne entraîneuse au club de patinage sur glace de Nice, est visée par plusieurs plaintes d'anciennes adhérentes pour "harcèlement moral". Les deux parties réagissent.
Depuis plusieurs années, l'ex-entraîneuse Katia Gentelet est accusée de "harcèlement moral" par d'anciennes patineuses du club de patinage sur glace de Nice, le Nice Baie des Anges Association (NBAA).
Face à de nouvelles plaintes, une information judiciaire a été ouverte le 3 février par le parquet de Nice pour harcèlement de mineurs de moins de 15 ans et violences sans incapacité par personne ayant autorité.
La justice avait déjà été saisie avant 2019 par des familles d'ex-adhérentes, mais le parquet n'avait pas donné suite. L'entraîneuse, quant à elle, avait été licenciée dès 2018, puis interdite d'exercer pendant 5 ans en France.
Les deux parties réagissent
Joint par téléphone, Michel Gentelet, père de l'ancienne coach et ex-président du NBAA, dénonce un acharnement.Ce sont des propos mensongers. Dans ces accusations, il y a beaucoup d'abus. Quand on est coach, il faut savoir dire aux jeunes quand ils ont du talent et quand ils n'en ont pas. Ce n'est pas du harcèlement, c'est de la franchise. La vérité finira par éclater, mais nous commençons à être agacés par ce lynchage permanent.
Pourtant, la "franchise" de l'ex-entraîneuse n'a pas toujours été perçue comme telle par ces ex-élèves. Egalement contactée par téléphone, Marina relate sa vision des entraînements avec Katia Gentelet, sa coach de 2012 à 2017.
A partir de 2015, quand ma mère est décédée, les choses ont dégénéré. Katia savait que j'étais isolée et elle profitait de ça. Lorsque mes entraînements n'étaient pas bons, elle m'humiliait : elle me disait parfois que ma mère aurait eu honte de moi. (...) Je pensais que j'étais une ratée, que je ne méritais pas de patiner. Elle est dangereuse et elle m'a fait du mal.
Cette affaire intervient alors que l'omertà se lève dans le milieu du patinage, notamment dans des cas de violences sexuelles. Didier Gailhaguet, proche de Michel Gentelet et jusqu'alors président de la Fédération française des sports de glace, a d'ailleurs posé sa démission ce 8 février.