"C'est quasiment la présidentielle!", dit Michèle Serre. A l'instar de cette retraitée, les électeurs se pressaient ce dimanche dans le bureau de vote des Arènes de Cimiez, un quartier aisé de Nice, pour choisir leur favori à droite pour 2017.
Il y a beau y avoir des croissants et un thermos à café sur une table, personne n'y touche. L'ambiance de ces primaires de droite est sérieuse. Les électeurs s'attardent uniquement pour signer la charte, présenter leur carte d'identité, payer, prendre les sept bulletins et s'éclipser dans l'isoloir.
Dépitée de s'être trompée de bureau, Michèle annonce qu'elle abandonne mais derrière elle, comme dans beaucoup de bureaux où se sont rendus des journalistes de l'AFP, la file s'allonge, avec jusqu'à trois-quarts d'heure de queue au Chesnay (Yvelines) dans la matinée et des sympathisants de gauche parmi les votants. "Après les quatre ou cinq années de merde qu'on a eues, c'est un peu normal de vouloir voter", lâche ainsi Nathalie, la cinquantaine, décidée à donner sa chance à quelqu'un d'autre que Nicolas Sarkozy. "On l'a déjà eu, c'est bon !".
"Mon impression, c'est que les gens se mobilisent car ils savent que le candidat qui sera choisi à des chances d'être élu à la présidentielle" en 2017, dit Madi Latil, présidente du bureau des Arènes de Cimiez à Nice.
Dans le quartier populaire de Saint-Roch, son homologue Philippe Rossini confirme: "C'est à flot continu, il n'y a pas de temps mort. Beaucoup me disent qu'ils n'auraient pas raté le vote parce qu'ils en ont marre !"
Réactions dans un bureau de vote à Nice :
Derrière elle, on entend tinter les petites pièces qui tombent dans la tirelire en carton où Babette Steiner, bénévole LR de 77 ans, encaisse la participation
de 2 euros. Il faut constamment la rouvrir pour faire la monnaie. "Pour moi qui fais les présidentielles, je trouve qu'il y a beaucoup de monde", dit-elle, ajoutant cependant : "il n'y a pas beaucoup de jeunes ou des gens de toutes origines comme pour les présidentielles".
Loïc Le Saint, qui partage l'apéritif avec un ami, est très impatient avant d'aller voter. "Pourquoi attendre 2017 ? si on vote pas pour Sarko ou un autre, il ne pourra pas se présenter", dit-il.
"Du suspense, il y en aura un peu mais si c'est Juppé, je vote FN et je déchire ma carte d'électeur UMP (ex-nom des Républicains). C'est valable pour moi, ma femme, ma soeur", ajoute ce retraité de 70 ans, qui n'apprécie pas le maire de Bordeaux, l'un des trois favoris du scrutin.
Affluence plus grande qu'aux régionales
Agacement mis à part pour relever les quelques menus défauts d'organisation ou le nom des candidats dont certains ne veulent plus, la bonne humeur est de mise chez les électeurs.
"On a l'impression d'être pris en considération", commente Ambre, 37 ans, responsable de magasin à Nice tandis que Claude Henry, 82 ans, retraité
de l'industrie cosmétique, a surtout apprécié les débats. Il les qualifie d'"intéressants", même s'ils ont simplement confirmé son idée de ne pas choisir Nicolas Sarkozy.
Affluence aussi dans certains villages comme ici à Figanières dans le Var :
-Avec AFP-