La Russie va entreprendre "tous les efforts possibles" pour défendre les intérêts de Souleïman Kerimov", milliardaire et sénateur russe interpellé lundi à Nice dans le cadre d'une affaire de blanchiment de fraude fiscale, a indiqué le Kremlin mercredi.
Souleiman Kerimov, 51 ans, est classé 21e fortune de Russie par le magazine Forbes qui estime son patrimoine à sept milliards de dollars.Dans le passé, il a notamment détenu des parts dans le numéro un mondial des engrais agricoles Uralkali et contrôlé le club de football daguestanais d'Anzhi Makhachkala, qu'il avait hissé un temps au sommet en achetant au prix fort des joueurs de premier plan. Mais après avoir subi d'importantes pertes financières, il a cédé la plupart de ses actifs et détient désormais surtout, avec sa famille, le producteur d'or Polyus.
Il a également été député du parti ultra-nationaliste LDPR avant de représenter le Daguestan au Conseil de Fédération, la chambre haute du Parlement russe.
"Le statut de sénateur de Souleïman Kerimov, ainsi que le fait qu'il soit citoyen de la Russie, constituent un gage que nous entreprendrons tous les efforts possibles, les efforts maximaux pour protéger ses intérêts légaux", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Il est particulièrement important que Souleïman Kerimov soit porteur d'un passeport diplomatique avec lequel il était entré en France dans le passé. Par conséquent, le travail énergique pour défendre (ses) intérêts continuera", a-t-il précisé.
Arrêté lundi soir à Nice
Originaire du Daguestan, république russe du Caucase, Souleïman Kerimov, a été arrêté à son arrivée à l'aéroport de Nice Côte-d'Azur lundi soir. Il a passé une deuxième nuit au commissariat de Nice où il devait continuer d'être interrogé mercredi, a-t-on appris de source proche du dossier.
Il est interrogé dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour blanchiment de fraude fiscale. A l'issue de sa garde à vue, il pourrait être déféré en vue d'une inculpation.
Selon les médias russes, M. Kerimov serait entré en Russie avec son passeport personnel, se trouvant en voyage privé et non officiel.
Son interpellation en France a provoqué la colère des parlementaires russes, le sénateur Frants Klintsevitch dénonçant "une provocation (...) russophobe".
Le président du comité du Conseil de Fédération pour les Affaires étrangères, Konstantin Kosatchev, a assuré à l'agence Ria-Novosti que tous les efforts étaient entrepris pour obtenir "sa libération au plus vite".