Saisies des biens de Bernard Tapie: les syndicats de Nice-matin très inquiets

La saisie par la justice des parts de Bernard Tapie dans le Groupe Hersant Media (GHM), qui n'était pas encore effective mercredi soir, hypothèquerait l'avenir des journaux du groupe, ont estimé mercredi les syndicats du groupe Nice-Matin.

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"Saisissez tous les biens personnels que vous voudrez (...) Mais, par pitié, n'hypothéquez pas l'avenir de ces deux entreprises en prenant des mesures conservatoires qui n'ont qu'un intérêt médiatique!", dit dans un communiqué adressé aux juges Tournaire et Daïeff l'intersyndicale de Nice-Matin (SNJ, CGC, CGT).

"Saisir les parts de Bernard Tapie dans GHM c'est condamner l'ensemble de ce groupe de presse à un immobilisme financier qui va conduire nos titres, en pleine mutation, tout droit à la liquidation judiciaire", disent les syndicats. "Laissez au moins l'opportunité à nos actionnaires de nous vendre!"


Les juges enquêtant sur l'arbitrage controversé du litige entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais ont, avec l'accord du parquet de Paris, ordonné la saisie d'une partie des biens de l'homme d'affaires, qui en conserve la jouissance mais ne peut plus les vendre.
Cette mesure relativement fréquente dans les enquêtes financières, et attendue après la mise en examen de M. Tapie, doit notamment permettre, dans l'hypothèse où l'information judiciaire donnerait lieu à un procès puis à des condamnations, que des fonds soient disponibles pour une éventuelle indemnisation des parties civiles.


Chômage

S'ils ont déjà pris plusieurs ordonnances et lancé des commissions rogatoires internationales afin de saisir certains biens de M. Tapie, les magistrats n'avaient cependant pas encore pris mercredi soir l'ordonnance de saisie des parts de l'homme d'affaires dans GHM, selon une source judiciaire.
Les magistrats instructeurs ont à ce stade pris quatre ordonnances de saisie, qui portent sur deux assurances-vie souscrites en novembre 2008 et dont la valeur de rachat est estimée par les enquêteurs à 20,7 millions d'euros, sur les parts sociales de l'homme d'affaires dans l'hôtel particulier situé rue des Saint-Pères à Paris, à hauteur de 69,3 millions d'euros, et sur la villa à Saint-Tropez que M. Tapie avait achetée en 2011 pour 48 millions d'euros.
Les deux commissions rogatoires internationales visent la saisie d'une part de six comptes en banque domiciliés à Monaco et d'autre part d'un contrat d'assurance-vie au Luxembourg.
Dans des interviews à i-télé, Europe 1 et TF1, M. Tapie a laissé entendre que la saisie de ses parts dans GHM pourrait mettre en difficulté le groupe de presse.

"Lorsque l'affaire a besoin d 'argent frais, c'est mon argent personnel qui va dedans", a-t-il affirmé brandissant le risque de voir "3.000 personnes au chômage".


"Chaque fois que la boite avait besoin de trésorerie, j'ai fait mon devoir en payant", a dit M. Tapie. "La première des conséquences c'est qu'en cas d'incident, je ne peux plus le faire.
"

"Si je voulais faire des investissements, je ne pourrais plus le faire, sauf éventuellement à demander une autorisation mais je ne sais pas comment ça marche", a-t-il poursuivi.

Fin 2012 l'ancien ministre avait repris avec la famille Hersant les quotidiens du sud-est de GHM (La Provence et groupe Nice-Matin incluant
Nice-Matin, Var-Matin, Corse-Matin)  au terme d'un accord de conciliation conclu avec les banques créancières du groupe.

Le comuniqué du SNJ :"MM. les juges, vous venez de saisir 1 200 familles !"  
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