Selon le journal Le Monde, les juges enquêtant sur l'arbitrage controversé du litige entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais ont ordonné la saisie d'une série de biens de l'homme d'affaires. Ils ont également demandé la saisie des parts détenues dans Nice-matin et La Provence.
Les magistrats instructeurs considèrent, selon Le Monde, que l'ancien patron de l'OM a été "le principal bénéficiaire des sommes versées" par le Consortium de réalisations (CDR) - l'organisme sous tutelle de l'Etat chargé du passif du Crédit Lyonnais - "au terme d'une escroquerie dont il apparaît comme l'un des organisateurs". Ils ont donc ordonné le 28 juin, avec l'accord du parquet de Paris, la saisie de nombreux biens appartenant au couple Tapie.Bernard Tapie, 70 ans, s'était vu octroyer en juillet 2008 par un tribunal arbitral plus de 400 millions d'euros, dont 45 au titre du préjudice moral, en règlement du vieux litige sur la vente d'Adidas par le Crédit lyonnais.
La villa de Saint-Tropez parmi les biens visés
Parmi les biens visés par les juges parisiens, figurent notamment selon Le Monde deux assurances-vie souscrites en novembre 2008 et dont la valeur de rachat est estimée par les enquêteurs à 20,7 millions d'euros, les parts sociales de l'homme d'affaires dans l'hôtel particulier situé rue des Saint-Pères à Paris, à hauteur de 69,3 millions d'euros, ou encore la villa à Saint-Tropez que M. Tapie avait achetée en 2011 pour 48 millions d'euros.Les juges ont également demandé la saisie de six comptes en banque, d'un contrat d'assurance-vie détenu par la holding Groupe Bernard Tapie domiciliée à Bruxelles et des parts de M. Tapie dans Groupe Hersant Media (La Provence et Nice matin).
Au soir de la mise en examen de M. Tapie, un de ses avocats, Me Hervé Témime, avait estimé que le dossier était "vide d'éléments susceptibles de démontrer que la sentence arbitrale, son résultat, est le fruit d'une escroquerie, d'un plan concerté".
Outre M. Tapie, quatre personnes, dont son avocat Maurice Lantourne, sont à ce stade mises en examen pour "escroquerie en bande organisée".
Les biens ainsi saisis seront d'ici là gérés au nom de l'Etat par l'Agrasc (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués).