Sur la Promenade des Anglais, le deuil, les larmes et la vie malgré tout

"Plus que jamais, je suis Niçois"

Il y a ceux qui pleurent, ceux qui n'ont pas pu dormir, et ceux qui, malgré l'horreur, ont voulu sortir faire leur jogging ou contempler la mer, comme tous les jours. Vendredi, au lendemain de l'attentat qui a fait au moins 84 morts à Nice, la Promenade des Anglais pansait ses plaies.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Reportage de N. Layani, F. Cerulli et T. Gauthier

"C'est affreux, j'ai 70 ans et je suis Niçois depuis toujours. Je n'ai jamais vu Nice comme ça", témoigne Charles, un retraité qui comme beaucoup, contemple en silence, lunettes de soleil sur le nez, les lieux de l'attentat.

J'ai vu tout un tas de morts devant chez moi

"La vie doit continuer"

Le camion blanc qui a écrasé des dizaines de personnes est toujours là, fouillé par les enquêteurs. A quelques encablures, une vedette de la Marine patrouille. "J'ai vu tout un tas de morts devant chez moi", ajoute cet homme qui habite juste derrière la Promenade des Anglais, à la hauteur du début de la course meurtrière du camion.
"C'est le contre-coup qui est dur, tout est foutu à Nice. Il n'y aura plus de manifestations, plus de fêtes. Et pourtant, face aux terroristes, la vie doit continuer!", lance le septuagénaire, qui, comme beaucoup, ne sait "pas encore" ce qu'il fera de sa journée. Trop d'idées noires à ruminer, fait-il comprendre d'un moulinet de la main, à hauteur du visage.

Montez, montez le plus haut possible

"Ca ne va pas nous empêcher de vivre" martèle de son côté Jean, un astronome pris jeudi soir dans le mouvement de foule avec sa femme, Myriam, ses enfants, Felix et Leyla, et leur chien. C'est l'animal qui les a guidé vers une porte d'hôtel salvatrice. "Montez, montez le plus haut possible", leur a dit le propriétaire de l'établissement. Prise de panique, Myriam raconte avoir caché ses enfants dans un placard à chaussures, qu'elle a fermé à clé, dans la chambre où ils avaient trouvé refuge. Sept personnes, en tout, cloîtrées dans une chambre d'hôtel pendant plus de trois heures, vissées à la télévision.

Ce matin, toute la famille a tenu à revoir la Promenade des Anglais, une façon de se laver l'esprit des images de panique de la veille. "Je ramène les enfants ici pour qu'ils n'aient plus peur", explique Myriam.

"Plus que jamais, je suis Niçois"

"Les gens vont prendre leur valise et partir", redoute toutefois son mari, comme beaucoup dans cette ville, perle de la Côte d'Azur, dont les touristes du monde entier sont le poumon. Beaucoup de bars et cafés sont encore fermés. "On n'a plus envie de rien faire", témoigne la gérante d'un établissement, quand d'autres ont commencé à remettre en ordre leur salle, qui a servi de refuge pendant la nuit.

Vendredi matin, les Niçois avaient à nouveau accès une portion de la "Prom", sous la surveillance de forces de l'ordre lourdement armées. On y chasse les images de mort, en prenant le soleil pieds nus dans le sable ou en faisant un footing. Sur la plage, le poste de secours n'ouvrira pas aujourd'hui. Mais cinq maître nageurs-sauveteurs sont venus quand même, T-Shirt jaune fluo et short orange. En cercle, main dans la main, ils respectent une minute de silence.

Ca devait arriver. Une seule personne, c'est impossible à arrêter

Parmi eux, Mehdi Zid, 21 ans, qui vient de décrocher son diplôme, et a pu prêter main forte aux secours: "J'ai pu aider quatre ou cinq personnes, qui étaient immobiles, choquées", raconte-t-il. "Ca devait arriver. Une seule personne, c'est impossible à arrêter", juge le jeune homme, qui craint déjà que "certains politiques ne se servent de ça" et que le racisme et l'intolérance ne prospèrent encore suite à l'attaque.

"Un tel choc"

Chez les étrangers, c'est plutôt l'incrédulité qui domine: "C'est un tel choc. Je ne comprends pas pourquoi ce genre de choses arrive de plus en plus, et en France en particulier", témoigne Mikko Malkavaara, un Finlandais de 57 ans, qui a un pied à terre dans la ville. "Plus que jamais, je suis Niçois", conclut-il, en contemplant la baie et la Méditerranée, déjà baignée d'un chaud soleil d'été.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information