Vents violents, incendies… Quand les aiguilleurs du ciel s'adaptent à toutes les situations...

Mauvaises conditions météo,, problèmes techniques... l'aviation civile doit assurer le trafic aérien en toutes circonstances. Comment gérer des situations imprévues comme ce lundi 24 juillet ? Réponse avec Emmanuelle Blanc, de la direction générale de l'aviation civile.

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Lundi 24 juillet, le trafic aérien fut perturbé suite aux vents violents et à l'incendie de Carros, tout proche de l'aéroport de Nice. Certains avions ont dû décoller ou atterrir avec du retard, d'autres ont dû s'y prendre à deux reprises pour atterrir, comme le montre cette vidéo d'internaute filmant l'atterrissage de l'A380 d'Emirates à Nice lundi 24 juillet après-midi :



France 3 Côte d'Azur a voulu en savoir plus. Emmanuelle Blanc, Chef du service de la navigation aérienne Sud-Est (Nice, Cannes, Ajaccio, Figari, Bastia Calvi) nous raconte comment s'est passée cette journée, et quelles sont les mesures employées par ses services dans de telles circonstances.

France 3 : Quel fut l’impact des vents forts et l’incendie de Carros sur le trafic aérien ?

Emmanuelle Blanc : Ils ont provoqué deux types d'impacts. D'une part, un peu de trafic additionnel lié directement aux incendies avec des vols de la sécurité civile (les appareils jaune et rouge, canadairs bombardiers d'eau). Ces avions de secours ne suivent pas les mêmes trajectoires que les avions commerciaux ce qui ajoute de la complexité au travail des contrôleurs aériens.

D'autre part, des impacts sur l'exploitation de l'aéroport. Les avions décollent et atterrissent selon l'orientation et la force du vent. s'il y a trop de vent latéral, ils sont plus longs à stabiliser dans l'axe de la piste. Pour répondre à ces effets, des procédures existent et sont mises en œuvre à chaque fois que nécessaire. 

En particulier, si les conditions de l'atterrissage ne sont pas parfaitement remplies, le pilote "remet les gaz" : il interrompt la phase d'atterrissage et l'avion reprend de l'altitude, fait une boucle et vient se représenter pour un nouvel atterrissage. C'est maîtrisé par les pilotes et par les contrôleurs qui sont formés pour gérer les remises de gaz. Il s'en produit à peu près chaque semaine (et sur tous les aéroports du Monde). Les procédures sont écrites et publiées à l'avance. Ainsi, certains avions ont utilisé cette procédure de remise de gaz au moment des plus fortes rafales de vent latérales.

Si le vent ne faiblit pas et si les procédures des compagnies aériennes amènent les pilotes à décider (en fonction du type d'avion par exemple) qu'il n'est pas possible d'atterrir à Nice, l'avion est "dérouté". De la même façon, c'est totalement prévu dans les procédures des pilotes et des contrôleurs. Avant le vol, les équipages identifient les terrains de déroutement potentiels (pour Nice, cela peut être Marseille par exemple). L'avion ne se pose alors pas à Nice et prend la direction de cet aéroport de déroutement.

Ce lundi 24 juillet, certains avions ont choisi de se dérouter vers d'autres terrains proches.


F3 : Comment gérez-vous dans de tels cas ?

EB : Pour gérer de telles situations, il y a, à tout instant un responsable opérationnel dans la tour de contrôle : le "chef de tour". Il choisit, parmi les procédures existantes, la plus adaptée à la situation rencontrée. Il s'agit donc pour lui, parmi un choix de stratégies déjà travaillées, d'établir la meilleure, à cet instant là,  pour la sécurité du transport aérien. Une fois les éléments de sécurité assurés, il prend d'autres paramètres en compte et améliore la qualité du service rendu (environnement, ponctualité...)

Si le vent se met à souffler de l'Ouest, le chef de tour change la configuration des pistes et décide à quel moment précis les contrôleurs de Nice feront atterrir et décoller tous les appareils face à l'Ouest. Il peut décider de faire attendre quelques instants au sol les avions qui vont décoller pour donner des priorités et garantir le plus haut niveau de sécurité à chaque appareil présent dans la zone.

Pour résumer, si la situation ne permet plus d'accueillir autant d'avions, seules les solutions garantissant la sécurité sont mises en œuvre : faire attendre un avion au sol, ne pas faire décoller ou atterrir un avion tant que la situation n'est pas conforme à la réglementation.

F3 : Est-ce fréquent ?

EB : A Nice, il y a, de façon assez régulière, des épisodes de météo défavorables (environ tous les 2 mois). Les vols qui doivent venir vers Nice peuvent alors être retardés sur leurs aéroports de départ. 

En ce qui concerne le feu, certaines années sont plus calmes que d'autres, mais les services de navigation aérienne s'attendent à de telles interventions chaque été.



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