Une maman et son fils handicapé vivent un enfer dans un logement social du quartier de l'Ariane, à Nice. Leur appartement n'est pas adapté et l'ascenseur de l'immeuble ne marche plus depuis des semaines.
C'est un véritable enfer que vit Hassnaa Nouri au quotidien. Son logement social du quartier de l'Ariane, à Nice (Alpes-Maritimes), n'est pas du tout adapté au handicap de son fils Kévin. Dans leur immeuble, dont l'ascenseur est en panne depuis le 4 mars dernier, la mère doit porter son fils sur son dos pour monter les escaliers.
Kévin a 21 ans. Il est atteint d'une paralysie cérébrale depuis sa naissance et ne peut pas se tenir debout. Hassnaa doit donc le porter pour rejoindre leur appartement trois pièces du deuxième étage loué au bailleur social Logis Familial, du groupe 1001 Vies Habitat.
"Ça joue aussi bien sur son moral que sur son autonomie"
Et ce n'est pas là sa seule difficulté. Dans son appartement, rien n'est adapté à la situation de son fils, ni la douche, ni le lavabo. Toutes ces anomalies ont été constatées par un huissier et transmises à Logis Familial.
Celui-ci s'est contenté d'envoyer une réponse laconique à Hassnaa : "nous restons dans l'attente d'un rapport d'ergothérapeute que vous ne nous avez jamais communiqué". Des propos qui mettent la mère de famille hors d'elle.
"Le fait que je galère, moi qui suis valide, il n'y a pas de problème, je suis d'accord ! Entre l'ascenseur, l'aménagement...Ok. Mais en ce qui concerne Kévin, qui est déjà handicapé et qu'on handicape encore plus...Ça joue aussi bien sur son moral que sur son autonomie", déplore Hassnaa.
Des demandes de déménagement sans effet
Cet état des choses intenable a un effet dramatique sur la vie sociale de Kévin. "J'ai quand même quelques capacités qui me permettent de me mélanger au monde réel et je trouve ça assez dommage de m'en priver", explique le jeune homme.
Hassnaa et Kévin sont contraints de limiter leurs sorties aux deux rendez-vous médicaux hebdomadaires de Kévin. Leurs demandes de déménagement, qu'ils réitèrent régulièrement depuis leur arrivée dans cet appartement il y a cinq ans, restent vaines.
Contacté, Logis Familial n'a pas souhaité répondre à nos questions.
(Avec Frédéric Roche, à Nice)