En Côte d'Azur, le secteur de l’immobilier est grippé : les primo-accédants n’achètent pas et restent dans leur location, qui n’est pas remise sur le marché. S’ajoutent à cela l’essor des Airbnb et le manque de logements sociaux et voilà comment des actifs, des familles se retrouvent en grande difficulté pour se loger dignement. Le magazine, Enquêtes de Région revient sur la crise du logement.
Les messages fleurissent sur les réseaux sociaux "je souhaite m'installer sur la Côte d’Azur, je cherche un logement de type..." nombreux sont ceux qui veulent leur petit coin de paradis. Mais lorsqu'ils entament les recherches, c'est souvent la désillusion. Peu d'offres et des prix très élevés, les garanties doivent, elles aussi, être très bonnes.
Les appartements ne restent pas longtemps sur le marché. À Cannes, par exemple, des locataires n'ont pas hésité à réserver un appartement avec deux mois d'avance pour être sûr de l'avoir.
Cet appartement de 40 m2, loué 948 euros à Cannes, est très demandé. Elodie Brejon, agent immobilier, caste ses clients et vérifie le dossier avant même de faire visiter le bien : "On a beaucoup de gens qui veulent trouver un appartement sur la French Riviera, mais une fois sur place, ils déchantent."
Pour ceux qui sont déjà sur la côte et qui veulent y rester, la bataille est rude. Patrice et son fils cherchent un logement à louer sur Antibes, avec un salaire de 2 000 euros pour le foyer, il peut prétendre selon les agences qu'ils rencontrent, à un loyer d'environ 500 euros, c'est trop peu.
Dans deux mois, je suis à la rue avec mon fils, les agences n'ont rien à me proposer.
Patrice Fiducia, locataire sur Antibesà France 3 Côte d'Azur
Véronique Varin et Djamel Mouaki de France 3 Côte d'Azur avaient rencontré Patrice, en décembre (2023) il avait alors créé un morceau de musique pour parler de sa situation.
Le problème des fonds spéculatifs ?
Selon Laurent Chanzy, président de l'Union Professionnelle des Loueurs Meublés de Cannes, les propriétaires qui louent leur bien sûr Airbnb ne sont pas les fautifs : "ces fonds spéculatifs qui achèteraient des appartements, les videraient pour les rénover et les louer sont anecdotiques, d'abord parce qu'il y a un cycle et qu'au bout d'un moment les appartements sont revendus. Après reste à voir s'ils sont revendus pour de la location ou du saisonnier."
C'est tout le problème à Villefranche-sur-mer où 10 % du parc locatif concerne le saisonnier. Selon le maire LR de la commune, Christophe Trojani, il y a urgence.
Le vieux centre-ville est colonisé par les locations saisonnières, ça représente 500 logements.
Christophe Trojani, maire de Villefranche-sur-Merà France 3 Côte d'Azur
Aujourd'hui, les appartements se vendent à des prix exorbitants, plus de 15 000 euros le mètre carré selon l'Observatoire du marché immobilier.
Dans les Alpes-Maritimes, le prix moyen au mètre carré est d'environ 5 100 euros soit 25 % de plus en 2018. En comparaison, le prix moyen dans les Alpes de Hautes Provence est de 2252 euros.
Remettre les logements sur le marché ou construire ?
L'une des solutions pour offrir un logement pour tous. Sur les Alpes-Maritimes, la demande augmente de 10% en un an, ce qui représente 45 000 demandes de logement social. Pour cela, il faut construire et composer avec la hausse des prix. La quasi-totalité des chantiers souffre de retard.
>> "La crise du logement", un reportage de David Da Meda, Michel Bernouin, Patrick Hubert et Laurent Piacentile.
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