VIDEOS. C'est la saison de la pêche à la poutine, une tradition sur la Côte d'Azur

Pendant 45 jours, à la fin de l'hiver, les pêcheurs du Cros-de-Cagnes dans les Alpes-Maritimes, partent à la pêche à la poutine. Un petit poisson très protégé qui se ramasse uniquement à l'aide de filets déployés sur le sable.

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Malgré le froid saisissant, et avant même le levé du soleil, les pêcheurs du Cros-de-Cagnes, dans les Alpes-Maritimes, s'activent déjà sur le ponton du port. Ce mardi 5 avril, ils s'apprêtent à mener une expédition de pêche à la "poutine." 

Emmitouflés dans leurs cirés colorés, avec aux pieds des bottes en caoutchouc, ils sont une dizaine à pousser le "pointu", bateau typique méditerranéen, à l'eau.

Pour y arriver, ils ont graissé des palettes de bois, avec du beurre, pour que l'embarcation glisse plus facilement jusqu'à la mer.  

Antoine est le plus aguerri de tous, il part à la pêche à la poutine, chaque année, depuis trente ans. Il est très fier de perpétuer les traditions. Il a tout appris de son père, aujourd'hui c'est à son fils et son gendre qu'il transmet son savoir.

Sur sa main, un tatouage symbolique, l'encre est un peu effacée, mais on y devine encore le trident dessiné. Porter dans sa chaire, le symbole de Poséidon, le roi des mers, c'est une façon de se donner de la force avant de partir pêcher, mais aussi peut-être d'attirer la chance.

On ne peut pas deviner comment sera la pêche, moi j'ai tendance à dire que la poutine, c'est vraiment une pêche à l'aveugle,

confie Bernard, en préparant le matériel.

Cet ancien professeur de tennis, aujourd'hui retraité, est tombée amoureux de cette pêche traditionnelle, il y a une dizaine d'années. Il ajoute en souriant : "ça permet de se maintenir en forme." 

Bernard fera partie de l'équipe chargée de tirer et remonter le filet jusqu'au bord de la plage. 

Cette pêche s'étendra sur 45 jours, mais uniquement les mardis. "Quand le soleil se lève, les alevins se rapprochent du bord de plage", explique Antoine.

Une pratique que l'on retrouve depuis des siècles sur le littoral de Menton à Antibes, et sur la Riviera italienne.

Une pêche encadrée 

Un rituel très réglementé, car la poutine (ndlr : des alevins de sardine), est rare.

Il est possible d'en pêcher maximum 50 kilos par jour et par bateau

Bernard, pêcheur

En 2019, la réglementation de cette pêche traditionnelle s’est encore durcieUn règlement européen a contraint les pêcheurs à réduire de dix mètres la hauteur de leurs filets. 

Une technique traditionnelle 

Seuls cinq patrons pêcheurs du Cros-de-Cagnes, pratiquent encore cette pêche millénaire à la senne de plage. Une technique qui nécessite un pointu et un filet de plusieurs centaines de mètres. 

Les pêcheurs jettent le filet, appelé la Senne, en mer, et "les bras" sur la plage le tirent ensuite à l'aide d'une corde de part et d'autre   : 

Le travail est physique, pour se motiver, les pêcheurs travaillent en rythme à coup de "oh hisse !"

Il faut répéter le geste plusieurs fois pour réussir à capturer la "poutine". Les efforts payent, les alevins de poisson se retrouvent pris au piège en deux coups. Ce mardi, un kilo au total sera pêché.

"C'est peu...mais ça faisait longtemps qu'on avait pas réussi un coup comme ça", explique Bernard sourire aux lèvres. 

Il faut tester différents endroits de la plage, car selon les niveaux d'eau où se trouve la "poutine", les quantités ramassées ne seront pas les mêmes.

Un poisson rare et cher

La poutine est ensuite vendue sur les étals des poissonniers… mais il n’y en aura pas pour tout le monde !

Près du restaurant le Charlot, Johanna tient une petite poissonnerie. Une dizaine de mètres carré seulement. Ici, on y vend uniquement les prises du matin réalisées par les pêcheurs. C'est elle qui vend ce mardi, la récolte de "poutine." Son téléphone ne fait que sonner, les clients veulent savoir s'ils peuvent en mettre de côté.

"Ça sera non", assume Johanna. "Je vends directement à ceux qui se déplacent, regardez, là il y a déjà trois clients en 20 minutes qui m'ont acheté 100 grammes chacun, ça ne serait pas juste de leur dire non, sous prétexte que certains réservent. " 

La poutine ressemble à des petits "vers luisants et brillants" : 

► Quelques idées de recettes traditionnelles : 

Les prix sont très variables d’une année sur l’autre. Tout dépend de l’abondance de la pêche.

Ce mardi, c'était 100 euros le kilo. 

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