Et si laisser des encombrants sur la voie publique devenait un délit ? C'est ce que préconise la ville de Nice qui, face à la prolifération de dépôts sauvages, veut des sanctions plus dissuasives.
Les déchets ménagers, c'est pour les containers dans la rue. Les déchets recyclables, c'est pour les poubelles jaunes. Le reste, c'est normalement pour la déchetterie. Normalement, car le civisme n'est pas une valeur largement partagée dans les Alpes-Maritimes. La preuve : on trouve de tout dans les rues et sur le bord des routes, des pneus, des matelas, des plastiques... A Nice, depuis 2014, il existe bien une brigade de lutte contre les atteintes au cadre de vie.
Mais elle ne suffit pas.
Au fil de ma tournée je constate que l’incivisme touche tous les quartiers et qu’il est impératif de ne rien lâcher en verbalisant @MetropoleNCA @VilledeNice pic.twitter.com/6mOtiMPELB
— Pierre-Paul Léonelli (@PPLeonelli) 18 mars 2019
Pour le maire de Nice, et patron de la Métropole, Christian Estrosi, il faut des sanctions plus lourdes. Les amendes échelonnées entre 35 et 1500 euros ne sont pas suffisamment dissuasives.
Le maire de Nice souhaite donc que les auteurs de ces décharges sauvages répondent de leurs actes devant la justice. Pour lui, le volet répressif et législatif doit évoluer. Il en appelle donc au premier ministre pour que ces dépôts anarchiques soient requalifiés en délit et donc passibles de peines de prison. Deux parlementaires des Alpes-Maritimes, la députée Martine Brenier et la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone, déposeront de leur côté une proposition de loi dans ce sens.
Le coût des décharges sauvages à Nice
► Plus de 3 millions d’euros sont dépensés pour lutter contre les dépôts sauvages.► 3 déchetteries sont implantées dans les quartiers Nord, Est et Ouest de la ville pour les particuliers. Ils ont droit à 16 passages annuels ou 2 tonnes de dépôts.
► Le service des encombrants en moins d'une heure gratuitement sur prise de rendez-vous téléphonique.
► Créée en 2014, la Brigade de Lutte contre les Atteintes au Cadre de vie (LAC) a effectué en 2018, 414 interventions sur dépôts sauvages et 111 depuis début 2019 avec le support du Centre de Supervision urbain et de ses 2.500 caméras.