Les ordures amènent les ordures, c'est bien connu. Depuis des années, des décharges sauvages empoissonnent la vie des riverains. A Marseille, aucun quartier n'est épargné et la situation est insupportable
Sur 300 mètres de long, matelas, gravât, meubles, pneus, poubelles et même jet ski s'amoncellent dans cette rue du 14° arrondissement de Marseille.
Une décharge sauvage qui empoisonne depuis deux ans, les entreprises alentour.
explique Patrice Carré, chef d'atelier chez Renault Trucks.Pour nous c'est compliqué d'expliquer aux clients pourquoi cette rue est dans cet état. C'est une rue privée et les pouvoirs publics ne veulent rien faire
Les trois propriétaires de cette rue privée se sont résignés à payer des milliers d'euros pour enlever ces déchets et installer des portails de chaque côté de la rue.
Cet état des lieux est aussi le combat de l'humoriste Jean-Yves Sayag, il poste régulièrement sur sa page Facebook, des vidéos des endroits souillés.
sourit Jean-Yves Sayag et il ajouteMalheureusement, c'est toujours plus facile de venir ici, la nuit, sans lumière. On jette et on rentre tranquillement chez soi
Dans le cas des pneus, il y a une écotaxe, elle n'est pas récupérée parce qu'ils ont été acheté à l'étranger. La reprise d'un gros pneu comme celui-là, c'est 80 euros
Des décharges sauvages dans tous les quartiers
Des décharges sauvages à Marseille, il en existe des dizaines. Selon l'association Marseille Poubelle la Vie, aucun quartier n'est épargné. Près de 15.000 personnes ont rejoint le collectif, avec colère, dégoût, impuissance.explique Sarah Bourgeois, association "Marseille Poubelle La Vie".On nous répond que ça ne dépend pas de la mairie, ni de la métropole. Peut-être qu'il faudrait installer des caméras, mais il faut aussi des menaces d'amendes. Aujourd'hui, c'est l'impunité qui règne à Marseille
La métropole nous a fait savoir qu'elle est en charge du ramassage des ordures ménagères, mais pas des infractions au code de l'environnement.
Alors, quelles solutions pour éviter de laisser la situation pourrir davantage.
Reportage : Claire Pain et Gaëlle Carra