Créé en 2021, le centre de dialyse de Roquebillière dans les Alpes-Maritimes est en difficulté. Alors que les équipements et les soignants répondent présent, ce sont les patients qui manquent à l’appel. La structure risque une fermeture définitive.
Si la France est fragilisée par les déserts médicaux qui s'intensifient dans plusieurs régions, À Roquebillière dans les Alpes-Maritimes, un centre de dialyse de proximité a ouvert ses portes en mars 2021 pour accueillir les patients de la vallée, en sous-régime la structure gérée par l’association de la vallée de la Vésubie risque une fermeture définitive.
J’ai la possibilité de venir à la montagne dans la maison familiale pour être dialysée sans que je n’ai à faire des allers et des retours à Nice où je suis habituellement. Et puis on est bien traitée, c’est une petite structure sympa
Arlette, une patiente
Arlette est l’une des rares patientes a profité de l'établissement. Elle doit y venir trois fois par semaine, son sang passe dans la machine où il est ensuite filtré pendant trois heures pour enlever les toxines et l’urée, car ses reins fonctionnent mal. Raoul, le Doyen, y passe quatre heures pour chacune de ses séances.
Cela me permet de passer mon été à Saint-Martin-Vésubie alors que si j'étais uniquement en bas, je souffrirais de la chaleur.
Raoul, patient
Vers la fermeture du centre ?
Au quotidien, seulement six patients franchissent les portes du centre. Les médecins n'orientent pas toujours vers ce lieu alors qu’il a la capacité d’accueillir 32 personnes sans inconvénients.
"Nous sommes en sous-régime par rapport à nos capacités. Le personnel suit en fonction du nombre de patients qui viennent pour qu’un centre de dialyse puisse rester ouvert, il faut qu’il y ait environ un minimum de douze à seize patients puisque les équipements sont très lourds" précise Elisabeth Portier-Tariot, directrice du centre d'auto dialyse.
Les machines du centre sont très coûteuses, ce sont les mêmes qu’à l'hôpital. Les patients qui y viennent repartent ensuite en ambulance en direction de Saint-Martin-Vésubie ou à Roquebillière.
Au niveau national, il n’existe que 111 entités juridiques de dialyses.
Un chiffre encore insuffisant puisque ce traitement est indispensable aux malades. Pour rappel, le taux de survie des moins de 50 ans qui ont débuté très tôt est de 95% à 80%, il est donc vital de pouvoir y avoir accès.