Cédric Herrou accompagné par son avocate a déposé ce dimanche une main courante à la gendarmerie de Breil-sur Roya contre l'État. Poursuivi pour aide au séjour irrégulier, ce militant demande que la France prenne en charge les migrants mineurs qu'il ne peut plus accueillir chez lui.
Placé sous contrôle judiciaire pour avoir aidé des étrangers en séjour irrégulier sur le territoire français, Cédric Herrou en appelle à l'Etat. "Pour que l'État prenne en charge les mineurs" car il ne peut plus les accueillir chez lui comme la loi l'en empêche et souhaite que les migrants âgés de moins de 18 ans soient dirigés dans des structures d'accueil.
Connu pour avoir hebergé des centaines de personnes
Ce militant, connu dans la vallée de la Roya pour avoir hébergé chez lui des dizaines des migrants est membre de l'association Roya Citoyenne, qui prône la solidarité avec les migrants qui tentent de passer en France depuis la ville-frontière de Vintimille (Italie).
Pour que l'État prenne en charge les mineurs", Cédric Herrou les raisons de son action contre l'État
Cédric Herrou avait déjà été interpellé en août avec huit Erythréens à bord de son véhicule. Le parquet de Nice avait alors classé l'affaire sans suite, s'appuyant sur la législation qui permet d'accorder une "immunité" à titre humanitaire aux passeurs qui ne sont pas rétribués et qui agissent si la vie des personnes recueillies est jugée en péril.
Jusqu'à 5 ans de prison
Cédric Herrou a été interpellé jeudi dernier en compagnie de trois autres personnes suite à l'évacuation du camp de migrants de Saint-Dalmas-de-Tende.
Placé en garde à vue puis libéré samedi, il reste sous contrôle judicaire.
Son procès est fixé au 23 novembre. Il encourt jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
Désobéissance civile
Des habitants de la Roya tentent de s'organiser pour héberger les migrants qui frappent à leur porte nuit et jour. Josette Sanna et Jean Christophe Routhier ont rencontré une avocate qui vit dans la région. Elle accueille en ce moment 14 personnes et prend le risque comme beaucoup d'autres de se mettre dans l'illégalité. Elle considère son geste comme de la désobéissance civile.