Procès des bikers à Nice: de 20 et 25 ans de réclusion pour les trois principaux accusés

La Cour d'Assises des Alpes-Maritimes a condamné vendredi à des peines allant de 20 à 25 années de réclusion criminelle les assassins de Mayeul Gaden, chef d'un groupe de jeunes fans de motos aux pratiques paramilitaires, tué de 32 coups de couteau.

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Le procès des bikers s'est terminé devant la Cour d'Assises des Alpes Maritimes après quinze jours de débats et le verdict est tombé: les jurés ont lourdement condamné  les assassins de Mayeul Gaden, chef d'un groupe de jeunes fans de motos aux pratiques paramilitaires, tué de 32 coups de couteau.
Des peines de 25 ans et  23 ans respectivement ont été prononcées à l'encontre de Nicolas Pastorino et Marvin Zmorek, 18 ans à l'époque des faits, tandis que la troisième accusée principale, Alexia, une jeune fille surnommée "Tess" qui était alors mineure, a été condamnée à 20 années de réclusion.
Tous les trois étaient également poursuivis pour la tentative d'assassinat de la petite amie de Mayel Gaden, Emmanuelle alias Manuela, qui avait échappé à la mort après avoir été assommée, jetée dans un trou puis ensevelie sous des rochers, une nuit d'octobre 2011.

Des excuses pendant le procès

"Si tu savais comme je suis désolé", avait lancé vendredi Marvin Zmorek, à l'adresse de la jeune femme, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer vers 14H30.
"Je veux demander pardon", avait aussi dit Alexia, alias "Tess", mineure au moment des faits : "j'espère que ma vie sera exemplaire à partir de maintenant". 

La cour n'a pas prononcé de peine de sûreté, contrairement aux réquisitions. L'avocat général Julie Rouillard avait requis 25 ans pour la jeune femme et 30 ans pour les deux autres accusés principaux, assortis d'une peine de sûreté des deux-tiers, pour avoir tué l'autoritaire chef de leur groupe de "bikers", dans un déchaînement de violence tenant à "la haine, au ressentiment et à la vengeance".

Le prononcé de ce délibéré est d'une dignité exemplaire. A partir de là, pour ce qui nous concerne, il n'y aura pas d'appel il faut que l'on passe à autre chose. il faut maintenant que chacun sèche ses larmes



a réagi Maître Joseph Cohen-Sabban, l'avocat de Nicolas Pastorino. Le conseil de Marin Zmorek a également indiqué que son client ne ferait pas appel.
Après avoir été lardé de 32 coups de couteau, dont plusieurs au coeur, le corps de Mayeul Gaden avait été chargé dans une voiture, puis emballé dans des rouleaux de cellophane avec l'aide de Tess, absente au moment du crime lui-même, ce qui n'empêche pas d'être considérée comme "co-auteur" de l'assassinat.
Son corps avait été enterré dans le trou même où les assassins ont tenté de lapider sa petite amie, près d'un chalet de montagne isolé dans les environs de la station de ski d'Isola 2000.

Quinze mois d'omerta

Ce n'est qu'après quinze mois d'omerta au sein du groupe d'amis, de leurs proches et parfois même de leurs parents, qu'une ancienne petite amie éconduite avait fini par informer la police, ce qui a permis aux enquêteurs de remonter jusqu'aux assassins.

Une charte et une emprise

Au cours de leur procès, les accusés ont prétendu avoir été "obligés" de tuer car ils se seraient trouvés sous l'emprise de leur victime, et menacés de représailles violentes s'ils quittaient le groupe d'apprentis "bikers" auquel ils appartenaient. Des arguments balayés par le ministère public.
Malgré une "charte" du club ultra-violente, qui excluait les musulmans, les noirs, les pro-sionistes et les handicapés, "jamais un membre  n'a été victime de représailles pour en être parti", a souligné l'avocat général. Ironie de l'histoire, aucun de ces jeunes admirateurs de deux-roues ne possédait de moto.
Les pratiques et le discours violent du groupe ne relevait que d'un simple "folklore", a assuré de son côté à l'audience le père de la victime. Il était lui même membre du groupe, le seul adulte parmi des jeunes niçois.

Une bêtise 

A plusieurs reprises, les assassins ont qualifié leur crime de "bêtise" à l'audience, provoquant la colère des familles.
Alexandru Dulce, un autre membre du club qui avait aidé les assassins à attirer la petite amie de Mayeul hors de chez elle, a écopé de 5 ans de prison pour complicité de tentative d'assassinat, tandis que les parents de l'un des accusés, qui ont fait disparaître des preuves, ont été condamnés à 5 mois avec sursis.

REPORTAGE
iNTERVENANTS: Pascale TOMAN, mère  de Mayeul GADEN, Me Joseph COHEN-SABAN, avocat de Nicolas PASTORINO, Me Joseph CICCOLINI
avocat de Marvin ZMOREK, Me Marie SEGUIN, avocate de "Tess"


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