Saint-Paul-de-Vence : "Ecrin fantastique", la Fondation Maeght fête ses 50 ans

La Fondation Maeght, conçue avec la complicité de grands artistes de l'art moderne, célèbre son cinquantenaire dans sa magique pinède peuplée de statues de Giacometti ou de Miro, tout en semant ses collections dans tous les grands musées de la Côte d'Azur pour un riche parcours estival.

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Le couple de marchands d'art et collectionneurs, Aimé et Marguerite Maeght, a inauguré le 28 juillet 1964 ce havre pour la création contemporaine à Saint-Paul-de-Vence, pour abriter sa collection et accueillir des amis artistes dans la lumière du Sud.
L'engouement sera immédiat pour la poétique fondation privée, dont l'idée germait depuis une dizaine d'années. Elle présente alors la grande originalité d'être décentralisée.

Un projet initialement contesté :

Pourtant, la fondation aujourd'hui mondialement connue a bien failli ne jamais sortir de terre. Le maire du village jugeait à l'époque le projet architectural trop avant-gardiste et préconisait la construction d'un musée d'art provençal aux tuiles rouges...
L'anecdote est racontée dans une remarquable exposition, encore visible jusqu'au 9 juin, consacrée à la construction de ce temple de l'art par l'architecte catalan Josep Lluis Sert.
Les images d'archives montrent peintres et sculpteurs se penchant sur les plans de construction, en étroite collaboration avec l'architecte. Joan Miro conçoit un parcours sculpté d'oeuvres, le "labyrinthe", qui épouse les jardins. Marc Chagall réalise une mosaïque murale.
Georges Braque installe un long bassin de mosaïque dans un patio et dessine un vitrail. Alexandre Calder installe sous les pins un monumental stabile-mobile,
Alberto Giacometti met notamment les dernières touches à "L'homme qui marche" dans une cour centrale...
"On a tous appris nos gammes à la Fondation Maeght", souligne Gilbert Perlein , directeur du Musée d'art moderne et d'art contemporain (Mamac) de Nice, qui rend hommage à la famille Maeght en exposant Calder.

"La Fondation a façonné la vie artistique de la Côte d'Azur, l'engouement pour cet écrin fantastique ne s'est pas relâché", constate-t-il.

La Côte d'Azur refuge pour les artistes :

"Avec sa position expérimentale au départ, la Fondation a donné une dynamique et une énergie assez rares", juge la conservatrice du Musée Matisse de Nice, Marie-Thérèse Pulvenis de Séligny.
Elle mettra cet été en lumière la correspondance entre Henri Matisse et Aimé Maeght.
Au total 7 institutions célèbreront la Fondation et la famille Maeght qui prêtent des oeuvres pour cet anniversaire.
A ses débuts, Aimé Maeght ouvre une imprimerie à Cannes, où son mentor Pierre Bonnard venait réaliser ses lithographies. L'imprimerie devient vite une galerie. 
A l'arrestation en 1943 de son ami résistant Jean Moulin (dont la couverture était une galerie d'art à Nice), Aimé se replie avec sa famille dans un mas de l'arrière-pays, à Vence, où habite Henri Matisse.
Son épouse pause pour le maître, son fils Adrien lui apporte du lait de leur vache.
La Côte d'Azur est alors un refuge pour artistes et écrivains qui fuient la zone occupée.
Poussé par Matisse et Bonnard, Aimé monte à Paris pour acheter fin 1945 une galerie d'art, qui devient vite une adresse incontournable alors que les grands marchands sont partis aux Etats-Unis.
De nouvelles vagues d'artistes rejoindront le marchand, comme Calder, Miro, Léger, Chagall, Kandinsky...
"Mon père était un mauvais marchand de tableaux, car il était avant tout un collectionneur", explique son fils Adrien, qui a également consacré sa vie à l'art contemporain.
"Aimé Maeght n'a jamais acheté pour des raisons financières, il avait peur de la mode et du marché. Il aimait prendre des risques, mais heureusement ma mère était derrière", précise son fils avec malice.
Résultat de ces choix coup de coeur, la Fondation Maeght possède l'une des plus importantes collections de peintures, sculptures, dessins et gravures du XXème siècle.
A partir du 28 juin, une grande exposition estivale, "Face à l'oeuvre", présentera une centaine d'oeuvres choisies par les Maeght, parents et fils, devenues incontestées comme celles de Bonnard ou Derain, ou encore en train de chercher leur place dans l'histoire artistique contemporaine.
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