La vente a eu lieu au tribunal de grande instance de Grasse, par avocat interposé. L'enchère s'est conclue pour un peu plus de 20 millions d'euros, aucun autre enchérisseur ne s'étant manifesté ce jeudi 12 octobre.
Le terrain fait un peu plus de trois hectares, avec une vue magnifique sur Cannes, et sur l'Esterel. Quant à la maison en elle même, il y a entre il y a entre 1.700 et 2.400 m2 habitables, mais elle souffre d'un environnement un peu bruyant, avec une servitude de passage pour les promeneurs.
L'habitation principale, frugale du temps de Picasso, date du XVIIIe siècle et a été profondément restaurée. Des baies vitrées ont été ajoutées pour faire entrer davantage de lumière.
De la période Picasso, la seule pièce originale est l'atelier qui porte des traces de taches de peinture laissées par le peintre, mais la propriété ne contient aucune oeuvre
précise l'agence immobilière Michaël Zingraf.
Mise à prix : 20.2 millions d'euros
Ce jeudi, la maison a été mise aux enchères, au prix de 20.2 millions d'euros. Elle avait été achetée par l'artiste espagnol en 1963. Il y est mort le 8 avril 1973, soit 12 ans plus tard. Après sa mort, sa dernière épouse, Jacqueline, vécut dans la maison jusqu'à son suicide en 1986. C'est sa propre fille (et belle-fille de Picasso), Catherine Hutin-Blay, qui avait hérité de la demeure puis l'avait vendue pour plus de 10 millions d'euros.
Un feuilleton immobilier
Avant Pablo Picasso, cette maison a appartenu à la famille Guinness. Winston Churchill y a séjourné régulièrement pendant ses vacances.
L'actuel propriétaire néerlandais a acheté la maison en 2007 à la fille de l'artiste en 2007. Il avait rebaptisé la demeure "l'Antre du Minotaure", l'avait agrandie et dotée de nombreux aménagements sophistiqués - piscine, ascenseur, climatisation, spa, garages, tennis - avant que des difficultés financières ne stoppent les travaux.
Acquereur Sri-Lankais
C'est finalement un financier d'origine sri-lankaise, Rayo Withanage, qui avait déjà tenté de l'acheter qui a surrenchéri. La dernière mise à prix était donc de 20 196 000 euros. L'heureux propriétaire doit encore payer le prix de sa nouvelle demeure dans les deux mois:
►"Depuis un an, nous étions en discussion avec lui, il essaye de s'organiser pour l'acquérir mais sans réussir à réunir la somme, espèrons qu'il va y arriver dans la dernière ligne droite", a expliqué Me Van Rolleghem. L'avocat de la banque néerlandaise Achmea Bank, créancier de l'ex-propriétaire des lieux.
Un prix bradé
Pour l'avocat de la banque néerlandaise, la maison vaudrait bien plus que l'enchère du jour:
"Je suis déçu, il y avait eu des visites, des gens qui avaient promis de venir enchérir, mais personne n'est venu, alors que c'est un bien qui vaut au minimum 30 millions d'euros", a-t-il déploré.
AVEC L'AFP -