Depuis une dizaine de jours, il est de nouveau possible de visiter le monastère de Saorge, en nombre limité et dans le respect des gestes barrières.
Entre deux anecdotes sur les frères franciscains aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'actualité d'aujourd'hui fait son apparition dans le discours du guide. "En 1630, l'épidémie de peste arrive de Milan. On parlait du Covid, c'est exactement la même histoire" explique aux touristes Francesco Scarrone, agent du patrimoine.
"En 1630, il y a l'épidémie de peste, qu'est-ce qu'on fait ? On appelle les frères franciscains ! Allô, ça va ? Ici, Saorge, on a un peu la peste, est-ce que vous pouvez venir nous aider ? Et les Franciscains viennent ici".
À l'époque, la maladie touche des habitants jusque dans la vallée de la Roya. Un épisode que Francesco, le guide, raconte avec un trait d'humour pour expliquer l'installation des religieux dans la région : "En 1630, il y a l'épidémie de peste, qu'est-ce qu'on fait ? On appelle les frères franciscains ! Allô, ça va ? Ici, Saorge, on a un peu la peste, est-ce que vous pouvez venir nous aider ? Et les Franciscains viennent ici".
Le couvent a été fondé en 1633, dans les années qui suivent, la commune de Saorge met à disposition de la communauté la chapelle Saint-Bernard, à l'écart du village et des terrains attenants pour construire leur couvent. La construction des bâtiments du couvent s'achève vers 1662.
En 1794, des soldats français occupent le couvent et chassent les frères. Les bâtiments sont ensuite utilisés comme hospice communal puis rendus aux Franciscains en 1822 qui y restent jusqu'en 1903. Le monument est finalement acheté par l'Etat en 1967 et restauré depuis. Ce couvent est l'un des derniers exemples avec celui de Cimiez à Nice, de l'architecture monastique baroque de la région.
Un cadeau
La création de ce couvent est un cadeau de la commune de Saorge pour remercier les Franciscains de leur aide face à la peste. Aujourd'hui, l'épidémie de coronavirus peut permettre de mieux comprendre cette époque.
"Quand on se retrouve dans ces situations, alors on la comprend, alors ça devient passionnant, alors on veut aller lire ou relire cette histoire, pour voir comment ont vécu ces générations précédentes les mêmes situations, même pires que les nôtres aujourd'hui" explique Francesco Scarrone.
Pour les visiteurs qu'il accompagne et qui visitent la région c'est une nouvelle façon de découvrir l'histoire locale. "Le guide est intéressant, c'est dynamique, c'est même un peu modernisé la manière de raconter, j'ai appris plein de choses" explique un des membres du groupe.
Le Monastère assure pour l'instant deux visites guidées quotidiennes. D'ordinaire, l'été, plusieurs dizaines de personnes viennent découvrir les lieux chaque jour. Toutes les informations pour préparer sa visite en cliquant ici.