Boris Cyrulnik, après les attentats : "parler est le premier temps de l'action"

Le célèbre psychiatre et psychanalyste Boris Cyrulnik, donne un regard éclairé sur l'après-attentats en France. Et la nécessité d'en parler auprès des jeunes, tout en suivant le rituel du deuil collectif. Dans sa maison de la Seyne-sur-Mer, il a reçu notre équipe pour une longue interview.

Placide, le regard doux, Boris Cyrulnik, le père de la résilience (renaître de sa souffrance) livre un regard éclairé sur la suite des événements meurtriers survenus en France. Pour le psychiatre et psychanalyste, la minute de silence, le deuil collectif est fondamental "pour montrer à ces gens (survivants et familles de victimes) qu'on les soutient".

"La parole, premier temps de l'action"

Parler libère, mais pour le psychanalyste, il faut "parler en réfléchissant". 
Auprès des enfants, les explications sont nécessaires. Il faut leur expliquer qu'il ne s'agit pas "d'un accident de nature", mais que ce sont "des hommes qui ont tué d'autres hommes innocents, pour imposer leur dictature politique et religieuse.

Donc il est important de signifier aux enfants qu'on est blessés, on n'est pas vaincus, qu'on s'organise pour triompher de ce problème. Donc il n'y a pas d'angoisse à avoir. Il y a un problème à résoudre".

La manière de parler de ces événements est importante : "si on en parle en semant la haine, les enfants deviendront haineux".
Boris Cyrulnik est convaincu que dans les pays du Proche Orient et un peu en France, depuis 20 ou 30 ans, "on fanatise les enfants depuis la maternelle". 
Revenant sur "ces jeunes qui passent à l'acte" aujourd'hui en France, "ce sont des jeunes qui ont été fanatisés depuis leur enfance. Donc ça veut dire que nous, on doit se rencontrer pour prévenir ce genre de tragédie. Je pense que la parole est le premier temps de l'action".

"On ne se soumettra pas et on ne cherchera pas la vengeance"

Boris Cyrulnik n'a pas le sentiment que les Français ont peur : "leur réaction est plutôt noble. Ils disent, ils signifient 

on ne se soumettra pas et on ne cherchera pas la vengeance"



(...) On ne se laissera pas radicaliser. Vous prétendez descendre de l'Islam. On va inviter les musulmans à nous expliquer ce qu'est leur vraie religion, et comment il faut, qu'ensemble, on affronte le problème".
Ci-dessous, l'interview de Boris Cyrulnik dans sa totalité, au micro de Mariella Coste : 



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