Jean-Noël Guérini attend son premier jugement ce lundi, dans un dossier concernant une démission présumée arrangée, pour lequel ont été requis à son encontre prison avec sursis et inégibilité.

Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini, ex-patron du PS local empêtré dans des affaires judiciaires d'envergure, connaîtra lundi son sort par rapport à un dossier concernant une démission présumée arrangée, le seul pour lequel il a été renvoyé en correctionnelle jusqu'à présent, le sénateur - réélu fin septembre - est jugé pour détournement de fonds publics au côté de son ancien collaborateur, Jean-David Ciot, devenu depuis secrétaire départemental du PS, poursuivi pour recel.

Prison avec sursis et inégibilité requis

Le procureur Jean-Luc Blachon a requis à leur encontre six mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité, ainsi qu'une amende de 15.000 euros chacun. La justice soupçonne M. Ciot d'avoir bénéficié le 26 mai 2011 d'un licenciement de complaisance de son poste de conseiller technique à la présidence du département, moyennant 65.000 euros d'indemnités, pour lui permettre de se présenter aux législatives de 2012. Lors de l'audience, M. Blachon a évoqué un "licenciement aberrant", s'interrogeant notamment sur l'absence de préavis qui prouve selon lui "l'intentionnalité" des deux prévenus. Si M. Ciot avait effectué un préavis, il n'aurait pas pu se présenter aux législatives, un loi d'avril 2011 imposant aux collaborateurs des collectivités territoriales de démissionner au moins un an avant l'échéance électorale. Peu après son départ du conseil général, il avait été élu premier secrétaire de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône en remplacement de M. Guérini.

Un licenciement imposé ?

M. Ciot a répété à l'audience que le licenciement lui avait été imposé et qu'il n'avait pas l'intention, au départ, de se présenter aux législatives. S'il a en effet reconnu à l'audience avoir décidé de licencier son collaborateur, M. Guérini a expliqué n'avoir "à aucun moment (...) pensé violer la loi" et ne pas s'être occupé des détails, tout en accablant son ex-directeur de cabinet Rémy Bargès.

Le PS éclaboussé ?

M. Guérini est égalemant  mis en examen, notamment pour trafic d'influence et association de malfaiteurs, dans plusieurs dossiers de marchés publics présumés frauduleux, tout comme son frère Alexandre, soupçonné d'accointances avec le milieu. Deux enquêtes qui, pour Me Dominique Mattéi, "éclairent négativement tout ce que fait" M. Guérini, fustigeant "une histoire dérisoire, anecdotique, une affaire prud'homale", mais non pénale. Quelle que soit la décision du tribunal, elle sera une épine de plus dans le pied du PS local, déjà laminé par la gifle des municipales et la récente décision de la commission électorale d'invalider les comptes de campagne de plusieurs de ses candidats à Marseille. En délicatesse avec le PS depuis ses ennuis judiciaires, M. Guérini a en effet devancé en avril 2014 son exclusion en démissionnant du parti pour fonder son mouvement politique, "La Force du 13", transformé en novembre en parti. Que le tribunal relaxe MM. Ciot et Guérini, et ce dernier sera dans une position plus forte que jamais avant les élections  départementales.

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