Sa belle n'a duré que 90 minutes, dans la nuit de samedi à dimanche. Un détenu s'est évadé du bâtiment des peines aménagées du centre pénitentiaire d'Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône). Il a été interpellé par des policiers à quelques kilomètres de là.
Le détenu qui s'est fait la belle purge la fin de sa peine au sein de la Structure d'Accompagnement vers la Sortie (SAS), a-t-on appris auprès du syndicat pénitentiaire des surveillants.
Ce régime de semi-liberté prévoit de pouvoir travailler en extérieur l'après-midi et au détenu de regagner sa cellule le soir, au centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, dans le bâtiment des peines aménagées.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l'homme âgé de 23 ans a dégondé la fenêtre non sécurisée de sa chambre. Il a escaladé le grillage d'enceinte et s'est retrouvé rapidement dehors.
Dans le bâtiment des peines aménagées, les évasions sont rares, précise Cyril Huet-Lambing, secrétaire général national adjoint du syndicat pénitentiaire des surveillants. Les détenus n'ont plus qu'un reliquat de peine à faire. Moins de 11 mois pour ce détenu, incarcéré pour des infractions aux stupéfiants et violences avec arme et libérable en mars 2023.
Un manque de personnel de nuit
"Dans le SAS, on les prépare à la sortie, mais ce ne sont pas des gentils", rappelle le syndicaliste qui demande une vigilance accrue sur le "casting" de ces détenus.
"Un détenu reste un détenu, il reste quelqu'un de dangereux avec accès aux armes. La sécurité doit être optimale partout."
Cyril Huet-Lambing s'étonne et juge pour le moins "regrettable" que les hommes armés de l'Equipe Locale de Sécurité Pénitentiaire d'astreinte de nuit n'aient pas été déclenchés pour rattraper le fugitif.
"On n'a pas attendu cet événement pour demander plus de personnel de nuit, souligne le secrétaire général du SPS. Il dénonce aussi l'ouverture prématurée de la SAS il y a deux mois, "dans des conditions pitoyables", alors que les travaux ne sont pas terminés avec "des détenus qui se baladent au milieu du chantier".
Le centre pénitentiaire d'Aix-Luynes compte près de 1.760 détenus, dont 66 en semi-liberté ou peine aménagée, pour 580 surveillants.
L'homme dont le signalement a été immédiatement diffusé a été interpellé une heure et demie plus tard dans la rue par des policiers en patrouille, après avoir parcouru un ou deux kilomètres.
Il pourrait être jugé en comparution immédiate mardi. Il encourt une peine supplémentaire et la suppression de ses remises de peine. Et un retour d'office à la case maison d'arrêt.