Christopher Aouni, dit "Chico", présenté comme une figure du narcotrafic marseillais, a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle samedi, pour assassinat. Il était jugé depuis le 26 janvier aux Assises d'Aix-en-Provence, pour un règlement de comptes en 2018 dans une cité des quartiers nord de Marseille.
Depuis son ouverture, le 26 janvier, le procès était placé sous très haute surveillance.
La cour d'assises des Bouches-du-Rhône a rendu son verdict samedi : Christopher Aouni, 37 ans, figure supposée du narcobanditisme marseillais, écope d'une peine de 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté de 20 ans, pour l'assassinat d'un homme qui s'opposait à l'implantation d'un point de deal dans sa cité marseillaise.
Surnommé "Chico", l'accusé était jugé pour un premier règlement de comptes commis en 2018 dans la cité Consolat dans le 15e arrondissement de Marseille, mais répondait de mises en examen dans cinq affaires d'assassinats et se trouvait détenu à l’isolement depuis juillet 2020 à la prison des Baumettes pour des raisons de sécurité.
La victime voulait chasser les dealers
Saci Labidi, un carrossier de 30 ans, très impliqué dans la vie sociale du quartier, avait été tué de deux tirs de Kalachnikov à bout portant le 24 mars 2018, alors qu'il jouait aux cartes dans le local associatif de la cité Consolat, dans les quartiers populaires du nord de Marseille, gangrénés par les trafics de stupéfiants.
Selon l'avocat général, la victime, se serait opposée à l'implantation d'un second point de vente de stupéfiants à Consolat. Et il aurait même chassé des dealers.
Christopher Aouni niait être l'auteur de cette exécution, mais l'enquête a établi qu'il était bien détenteur du téléphone crypté utilisé par les auteurs du meurtre.
Ses avocats avaient plaidé l'acquittement, dénonçant "un dossier vide" et contestant le travail de téléphonie.
La cour d'assises d'Aix-en-Provence a suivi les réquisitions de l'avocat général, lequel avait demandé de retenir la préméditation dans cette affaire de meurtre sur fond de guerre de clans et de trafic de drogue.
Avec AFP