Trois choses à savoir sur "Chico", présenté comme une figure du narcobanditisme marseillais, jugé pour assassinat

Christopher Aouni dit "Chico" est jugé depuis jeudi devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour un règlement de comptes à la cité Consolat, à Marseille, en 2018.

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Ce procès se tient sous haute surveillance. Le principal accusé, accusé de meurtre est Christopher Aouni, présenté comme une figure du narcotrafic marseillais. Il est mis en examen dans cinq affaires d'assassinats, et détenu à l’isolement depuis juillet 2020 à la prison des Baumettes.

L'homme surnommé "Chico" est jugé depuis jeudi 26 janvier aux Assises d'Aix-en-Provence, pour un premier règlement de comptes commis en 2018 dans une cité des quartiers nord de Marseille. Le procès doit durer jusqu'au 3 février.

  • Il est suspecté dans plusieurs règlements de comptes

Il s'agit ici de sa première comparution dans des dossiers de règlements de comptes présumés, sur fond d'une guerre de clans dans le trafic de stupéfiants qui a encore fait une trentaine de morts à Marseille en 2022.

Christopher Aouni est jugé pour la mort de Saci Labidi, 29 ans, un ancien codétenu, tué de trois balles dans un local associatif de la cité Consolat, dans le 15e arrondissement de Marseille, le 24 mars 2018. La famille de la victime attend des réponses.

"C'est quelqu'un qui avait été condamné en 2008, mais qui avait repris une activité je dirais parfaitement légale, qui était chef d'entreprise qui s'occupait de nettoyer la cité Consolat où il est décédé,qui était éloigné de toute délinquance", a déclaré Me Fabien Perez, l'avocat de la famille Labidi à nos journalistes à l'audience, Jean-François Giorgetti et Sylvie Garat.

L'accusé conteste l'ensemble des faits reprochés. Chemise claire sous une veste de costume, lunettes et barbe de trois jours, Christopher Aouni a déclaré "maintenir sa position" à l'ouverture de son procès, aux côtés de deux autres accusés jugés pour association de malfaiteurs.

"Il va être évoqué le fait qu'il est mis en examen dans une, deux ou trois affaires, dès le départ ça lui porte fortement préjudice, souligne Me Amar Bouaou l'avocat de Christopher Aouni, qui rappelle le principe de la présomption d'innocence : "ce n'est pas parce que vous êtes mis en examen dans d'autres procédures que vous avez forcément commis les faits qui vous sont reprochés".

  • Il a un casier judiciaire chargé

Vitrollais de 37 ans, Christopher Aouni se présente comme éducateur sportif. Il reconnaît s'être adonné  à un trafic de voitures. Son casier judiciaire porte 16 condamnations, notamment pour des faits de vols aggravés. 

Mais les enquêtes en cours et ce procès aux assises dessinent un profil d'une toute autre ampleur. Christopher Aouni est sous le coup de cinq mandats de dépôt dans des affaires criminelles, notamment dans l'enquête portant sur une double exécution sur le parking d'un centre commercial en 2016 à Marseille ou encore de la mort du narcotrafiquant "Ronaldo", en mars 2020 à Garges-lès-Gonesse, dans le Val-d'Oise.

Christopher Aouni est soupçonné par ailleurs d'avoir tué en septembre 2018 sur le parking de l'hôpital de Martigues (Bouches-du-Rhône) un de ses anciens amis, qui accompagnait sa femme pour accoucher. Quelques heures plus tard, il était lui-même victime d'une tentative d'assassinat et sera arrêté ce jour-là, blessé par balle à l'épaule.

    • Il fait peur aux témoins

    Le frère de Saci Labidi, partie civile, a annoncé qu'il ne viendra pas au grand regret de la cour d'assises des Bouches-du-Rhône qui attendait son témoignage: "Il a peur des représailles", selon Me Fabien Perez, l'avocat de la famille de la victime. "Le silence est de mise", glisse-t-il, en marge de l'audience.
    Sur le banc des parties civiles se trouvent une poignée de femmes. Mais aucun homme de la famille de la victime n'est présent.

    Le second, demi-frère de Chistopher Aouni, "ne viendra pas pour des raisons de sécurité", a justifié ce dernier dans le box des accusés placé pour l'occasion sous très haute surveillance. L'accusé fait lui-même l'objet d'une mesure d'isolement en prison pour raisons de sécurité.

    Avec AFP.

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