La cour d'assises des Bouches-du-Rhône s'est penchée vendredi sur un banal fait divers qui a viré au bain de sang, une série de cambriolages qui s'est soldée par une course-poursuite et le meurtre d'un policier en 2011. Cinq hommes comparaissent pour ces faits jusqu'au 17 mars.
La cour d'assises des Bouches-du-Rhône est revenue vendredi sur les événements qui ont conduit à la mort d'un policier de 37 ans, une série de cambriolages qui se sont produits dans la nuit du 26 au 28 novembre 2011 dans trois enseignes de Saint-Martin-de-Crau, Aubagne et Venelle. Ces cambriolages auraient pu se terminer comme un "banal fait divers", a témoigné vendredi à la barre Frédéric Delaplace, un des enquêteurs.
"Dans une course-poursuite c'est presque le jeu, la logique c'est la fuite. En bout de course ça n'auraient été que trois casses", a-t-il poursuit. Le policier a assuré qu'aucun de ses collègues sur place n'avait fait usage d'armes, et il "ne s'explique pas ces tirs en fin de course", qui ont coûté la vie à un de leurs.
Les casseurs s'enfuient à bord d'une Audi avec leur butin, plusieurs milliers d'euros de bouteilles d'alcool et de produits surgelés, pour "préparer les fêtes", a résumé le président de la cour. S'ensuit une course poursuite avec la Brigade anti-criminalité (BAC) d'Aix-en-Provence, à plus de 200 km/h et des tirs de kalachnikov. Le policier Eric Lalès, 37 ans, installé dans le siège passager, est mortellement blessé.
Le corps encagoulé d'un passager de l'Audi, Patrick Lombard, sera également retrouvé sans vie à côté du véhicule. Les principaux suspects, Jean Bengler, 27 ans, qui comparaît pour meurtre, et Jean-Baptiste Dominici, 40 ans, accusé de complicité de meurtre et complicité de tentatives de meurtres, nient avoir été présents ce soir-là dans la voiture et au moment de la fusillade.
"Avez-vous la preuve absolue de la présence de Jean Bengler dans ce véhicule ce soir-là?", demande l'avocat de M. Bengler, Emmanuel Marsigny, au policier Frédéric Delaplace. Ses traces ADN ont été retrouvées dans le véhicule, mais la présence de Bengler dans l'Audi ne peut être datée avec précision, explique-t-il.
L'avocat souligne "l'absence de reconstitution et d'expertise balistique pour déterminer précisément la manière dont les faits se sont déroulés et où a pu se trouver le tireur", qu'il trouve "invraisemblable".
Jean Bengler est soupçonné d'avoir tué le policier ainsi que Patrick Lombard. Jean-Baptiste Dominici, recherché au moment des faits pour un braquage, est accusé par un témoignage anonyme d'avoir "donné l'ordre de tirer" à Jean Bengler pour ne pas être rattrapé par la police.
Jean-Baptiste Dominici et Jean Bengler, ainsi qu'un troisième accusé, Bruno Bonati, 42 ans, encourent la prison a perpétuité. Le procès est prévu jusqu'au 17 mars.