Alerte fictive au tsunami dans les Bouches-du-Rhône : pourquoi la Méditerranée n'est pas épargnée par ce risque

La préfecture des Bouches-du-Rhône organise un exercice de sécurité face au risque "tsunami" en Méditerranée. Plusieurs communes du département et divers industriels jouent le jeu pour prévenir cette éventualité, faible, mais bien réelle.

Et si, un jour, allongé sur la plage à Martigues, vous remarquez que la mer se retire loin, un peu trop loin. Puis qu'une vague se rapproche, un peu trop près. Ce scénario catastrophe n'est pas impossible en Méditerranée, mais il ne ressemblerait pas tout à fait aux images extrêmes que l'on connaît. La préfecture des Bouches-du-Rhône a décidé de s'y préparer.

Les sirènes d'alerte de la population ont retenti à 10h, ce jeudi 4 novembre, dans plusieurs ports des Bouches-du-Rhône. De vraies sirènes, mais pour de faux. Il s'agit d'un exercice de sécurité organisé face au risque "tsunami" dans la région. 

Cassis, Fos-sur-Mer, Marseille, Martigues et d'autres communes participent à cette fausse alerte, tout comme des industriels, Elengy-Cavaou, Esso-Fos ou encore la plateforme pétrochimique de Lavéra.

L'objectif est de prévenir une telle catastrophe et réduire le temps de mise à l'abri des personnes et de mise en sécurité des installations industrielles. Le but est aussi de sensibiliser la population sur les réflexes à adopter face à une situation de ce type. Car oui, la Méditerranée n'est pas épargnée. 

Quel est le risque en Méditerranée ?

Le risque "n'est pas un risque habituel dans le département", a confié Florence Leverino, directrice de cabinet du préfet de la région Paca à l'AFP. "En revanche, c'est un risque qui est bien réel"

La prise de conscience remonte à 2004, à la suite du tsunami dans l'océan Indien, qui avait fait plus de 230.000 morts. La communauté internationale a alors réalisé "qu'il y avait un risque pas uniquement dans l'océan Pacifique mais également dans l'océan Indien, et dans les autres bassins océaniques", explique Pascal Roudil, responsable du Centre national d'alerte aux tsunamis (Cenalt). 

Le spécialiste rappelle qu'à partir du déclenchement d'un tremblement de terre dans le nord de l'Algérie, les vagues atteignent les côtes françaises en environ une heure. Mais ce n'est pas une vague de 30 mètres comme pourrait l'imaginer notre cerveau nourri par des films catastrophes. C'est davantage le courant qu'il faut craindre. "Une cause majeure des dégâts et du risque", ajoute Pascal Roudil. 

Particularité du département des Bouches-du-Rhône, le littoral compte "treize communes à fort potentiel touristique pour certaines d'entre elles et industriel pour d'autres", souligne Christophe Sabanis, chargé de la défense et de la sécurité civile auprès de la préfecture. Plusieurs sites classés Seveso sont également au bord de la mer. D'où l'importance de prévenir un phénomène de ce genre.

La préfecture rappelle les bons réflexes en cas de tsunami : 

  • gagnez les hauteurs à pied
  • respectez les consignes des autorités
  • ne prenez pas votre voiture
  • si vous êtes en mer, dirigez-vous vers le large
  • restez en lieu sûr jusqu'à ce que les autorités déclarent tout danger écarté, ce qui peut prendre de nombreuses heures

Historique des précédents tsunamis dans la région 

Si les tsunamis méditerranéens sont plus rares, et moins impressionnants dans leur dimension, ils peuvent néanmoins faire des dégâts. Plusieurs événements passés le prouvent. 

  • Séisme Ligure 23 février 1887

Le séisme du 23 février 1887 a causé 635 morts et 555 blessés en Ligurie et 8 morts et 51 blessés dans les Alpes-Maritimes. Des vagues ne dépassant pas un mètre ont atteint les côtes méditerranéennes. 

  • Effondrement de l'aéroport de Nice en 1979

Le 16 octobre 1979, l'effondrement d'une partie du remblai de l'aéroport de Nice provoque un tsunami local. La mer inonde les quartiers de la Garoupe et de La Salis à Antibes, atteignant jusqu'à 3,5 mètres de hauteur. Dix victimes sont à déplorer.

  • 21 mai 2003, séisme en Algérie

La terre tremble à Boumerdès-Zemmouri, en Algérie, le 21 mai 2003. Le séisme provoque un "petit" tsunami à Théoule-sur-Mer, au Lavandou, à Fréjus, Saint-Raphaël ou encore Cannes. Il mit environ une heure pour atteindre la côte d'Azur. Dans le port de la Figueirette, le niveau de l'eau est descendu d'environ 1,5 m dans l'ensemble des bassins, avec de très forts courants entrants et sortants.

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