Cinq travailleurs détachés marocains employés dans des exploitations agricoles proches d'Avignon via une société d'intérim espagnole ont dénoncé jeudi devant les prud'hommes d'Arles "l'esclavage" dont ils estiment avoir été victimes. Ils demandent réparation.
Ils sont marocains, envoyés par une agence d'intérim espagnole et travaillent sur les exploitations agricoles françaises. Le problème? Leurs droits ne seraient pas respectés.
Heures supplémentaires, primes de précarité et congés non payés ou encore accident du travail non-déclaré, absence de repos hebdomadaire. La liste du non respect du droit du travail est longue selon l'avocat des cinq travailleurs détachés marocains, Me Bernard Petit. Il l'a égrené devant les prud'hommes d'Arles ce jeudi.
L'avocat reproche à la société d'intérim espagnole Laboral Terra, basée à Castellon (nord-est) et aux sociétés utilisatrices ces irrégularités.
"Rien n'est respecté. On a profité de la situation précaire de salariés démunis dont la seule volonté est de travailler", a plaidé l'avocat des cinq trentenaires marocains détachés par Laboral Terra, entre 2012 et 2017, pour effectuer des missions dans huit entreprises spécialisées dans le conditionnement de fruits et légumes des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et du Gard.
Les travailleurs détachés demandent la requalification de leurs contrats de travail en CDI et le versement de 13.800 et 37.000 euros de rappels sur salaires et d'indemnités notamment pour "licenciement sans causes réelles et sérieuses", ainsi que 6.500 euros de dommages et intérêts pour "marchandage" et "prêt illicite de main d'oeuvre".