Plus d'une centaine d'agriculteurs et une cinquantaine de tracteurs ont envahi mercredi le centre-ville d'Arles (Bouches-du-Rhône) avec la volonté d'obtenir de meilleurs prix dans les négociations en cours avec les industriels et les grandes surfaces.
Devant la sous-préfecture, les agriculteurs, réunis à l'appel de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA), ont déversé des dizaines de bottes de paille.
Un peu plus tôt, camions, tracteurs et engins agricoles ont mené une opération escargot. Là encore des bottes de paille ont été déposées avant d'y mettre le feu, devant l'entrée d'une station-service ainsi que sur le parking d'une grande surface.
Les agriculteurs demandent l'application de la loi Egalim. Cette loi a été adoptée en urgence par le gouvernement fin 2021.
Elle est censée protéger les revenus des producteurs français lors des négociations commerciales qui ont lieu chaque année entre grande distribution et industriels, pour fixer le prix des produits vendus dans les grandes surfaces.
Leclerc est l'une des grandes enseignes ciblées par les agriculteurs à Arles, en raison de sa politique de prix.
"Aujourd'hui pour rémunérer à juste prix les agriculteurs, cette loi est applicable sur tout le territoire français. Il y a certaine grande distribution qui ne l'applique pas et c'est en ce sens que ce matin nous nous sommes mobilisés devant Leclerc", détaille Thomas Chaullier.
Le 11 janvier, Michel-Édouard Leclerc a annoncé qu'il bloquait dans ses magasins le prix de la baguette de pain à 29 centimes pendant au moins quatre mois. Une pratique "déloyale et démagogique" aussitôt dénoncée par l'ensemble de la filière blé.
L'envolée du prix du gasoil
Autre crispation, l'augmentation du prix du gasoil non routier (GNR). Son prix a encore augmenté depuis le 7 février, à 1.126 euros les 1.000 litres (moyenne nationale). Soit une augmentation de 13 euros de plus en huit jours. Le prix du GNR suit l'évolution du baril de pétrole, qui pourrait atteindre les 100 dollars.
"On demande à nos jeunes agriculteurs d’utiliser des moyens plus propres, donc travailler les sols plus longtemps avec les tracteurs, ce qui fait que les consommations de gazole augmentent", explique Thomas Chaullier, président des JA des Bouches-du-Rhône.
"Mais, on ne peut pas demander à ces agriculteurs de travailler différemment et sans derrière baisser les prix de ce gazole qui ne cesse d’augmenter".
Des manifestations similaires se déroulaient notamment en Bretagne, à Lannion (Côtes d'Armor), Morlaix et Quimperlé (Finistère), et au Mans (Sarthe).