L'ancien patron de France Télévisions Patrick de Carolis a remporté dimanche la mairie d'Arles, tournant la page de 19 ans de communisme dans la plus vaste commune de France. Mais qui est cet Arlésien-Parisien revenu dans sa ville ?
Ce matin, assis à la table d'un café du centre-ville d'Arles, Patrick de Carolis savourait sa victoire.
Ce fils d'une Arlésienne issue d'une vieille famille, "qui a un passé depuis le XVIIe siècle" souligne-t-il, a dû se battre sur ce terrain là justement.
Plutôt Parisien qu'Arlésien, c'est ce que lui reprochaient notamment ses adversaires.Je me sens formidablement d'ici, terriblement d'ici.
"C’était l’argument le plus absurde et en même temps le plus personnel qui m’ait touché. On pouvait m’attaquer sur plein de choses. Ca ne m’ébranlait pas. Mais là ça me touchait. Je me sens formidablement d'ici, terriblement d'ici".
Issu d’une famille de trois enfants, Patrick de Carolis a passé ses premières années à Arles, la ville natale de sa mère. Une ville qu'il aime et dont il parlera à travers son métier de journaliste.
Patrick de Carolis débute sa carrière dans les années 1970. Il travaille alors pour FR3, Antenne 2, TF1, La Cinq. Sur M6, il lance et présente "Zone interdite", une émission à succès.
En 1997, le journaliste-producteur revient sur le service public. Il crée et anime pour France3, Des Racines et des ailes, un programme consacré au patrimoine de la France.Le théâtre antique, l’amphithéâtre, c’étaient mes jardins d’enfance, ça m’a donné le goût de l’histoire, de la culture.
Pour le nouveau maire d'Arles, la cité antique a marqué sa destinée.
"C'est une ville qui m’a vu naître et qui m’a sans doute constitué", poursuit-il. "Si j’ai fait la carrière que j’ai eu notamment dans France Télévisions, je la dois peut-être à cette ville qui m’a offert ses pierres. Le théâtre antique, l’amphithéâtre, c’étaient mes jardins d’enfance, ça m’a donné le goût de l’histoire, de la culture.
Dans l'affaire Bygmalion
Son ascension le mène au delà de la seule profession de journaliste, jusqu’à la présidence du groupe France Télévisions, qu’il assurera de 2005 à 2010.C’est dans ce cadre qu’il a été condamné en appel l’an dernier à cinq mois de prison avec sursis et 25 000 euros d’amende dans l’affaire Bygmalion, pour avoir passé des contrats entachés de favoritisme avec cette société mise en cause dans le financement de la campagne de l’ancien président LR Nicolas Sarkozy en 2012.
Hors du petit écran, Patrick de Carolis s’est investi dans la culture. Il dirige le musée Marmottan Monet à Paris depuis 2013.
L'ancien patron de télévisions, marié et père de quatre enfants, a renoué avec sa ville natale depuis deux ans. Avec des ambitions municipales.Je me suis réveillé avec la vive émotion de la confiance accordée par les Arlésiens.
A 66 ans, il a réussi son entrée en politique en devenant maire de la plus vaste commune de l'hexagone.
Aujourd'hui, il se dit ému "d’être à la tête de tout ce patrimoine, de ces Arlésiennes et Arlésiens". Et se veut prêt à assumer la "volonté de changement, en profondeur, radicalement de la population".
Patrick de Carolis a remporté 57,2% des suffrages exprimés contre 42,8% pour Nicolas Koukas, 45 ans, l'héritier du maire sortant communiste Hervé Schiavetti.
Plus qu’ailleurs, les Arlésiens ont été motivés à voter, avec 48.28% de taux de participation, bien supérieur à la moyenne nationale.