Alors qu'un Comité social et économique extraordinaire de l'enseigne Auchan se tient près de Lille, le groupe annonce la suppression de 1475 emplois et la création de 377 postes, créant l'émoi parmi les salariés.
La direction du distributeur Auchan Retail France (galaxie Mulliez) a annoncé ce mercredi la "seconde étape" de son "plan de transformation" face aux "nouvelles attentes des consommateurs".
"Un véritable choc"
Dans un communiqué, la direction précise : "Ce projet aboutirait à la suppression nette de 1.088 emplois actuellement occupés (1.475 postes seraient supprimés, dont 10 vacants, et 377 postes seraient créés).Un "véritable choc" pour les syndicats alors que leurs représentants sont réunis aujourd'hui à Hem, près de Lille pour un Comité social et économique extraordinaire (CCSE).
"Nous n'avons pas encore assez d'éléments informatifs étant donné que le CCSE n'est toujours pas terminé", explique Christophe Sagot, délégué syndical du Sega CFE-CGC. " Nous ne connaissons pas encore la répartition dans les zones géographiques. On ne sait pas non plus si ce sont les hyper ou les supermarchés qui sont concernés".
Jean-Denis Deweine (Directeur général - #Auchan #Retail France) : "Nous allons donner une nouvelle vocation à l'#hyper" > https://t.co/Hbxdj3RCq0
— CFDT Auchan (@CFDTAuchan) September 2, 2020
Dans les Bouches-du-Rhône, l'hypermarché d'Aubagne est le deuxième plus important de France, au sein de l'enseigne Auchan.
Il emploie 850 personnes, et entre 70 et 100 CDD en soutien. A Marseille, celui du quartier Saint-Loup emploie 600 salariés.
Un service de standard téléphonique déjà supprimé
Cela fait plusieurs années que la grande distribution est confrontée à une baisse de clientèle."On subit une mutation profonde et on se dirige vers une orientation de services comme le Drive", poursuit le délégué syndical. "On a beau le déplorer, mais la clientèle déserte les hypermarchés. Les enseignes qui ont développé des structures plus petites, aux formats plus adaptés à la demande, s'en sortent mieux".
Les consommateurs ont développé de nouvelles habitudes de consommation : pour leurs courses alimentaires, ils se tournent vers des supermarchés de proximité notamment et, pour leurs achats non-alimentaires, vers des enseignes spécialisées ou internet.
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— Fédération CFE-CGC AGRO (@CfeCgcAgro) September 7, 2020
Ces dernières années, la direction d'Auchan a engagé plusieurs Plans de sauvegarde de l'emploi (PSE), en réponse au manque de résultat enregistré.
"Il y a eu plusieurs plans sociaux à l'échelle nationale. En région Paca, nous avions tout un service de standard téléphonique qui a été supprimé il y a deux-trois ans", raconte Laurence Pastor, délégué du CE à Auchan Aubagne.
Pour ce deuxième volet du "plan de transformation", certains secteurs sont particulièrement concernés comme le service après-vente, les managers des caisses, les ressources humaines, les contrôleurs de gestion, les métiers administratifs.Pour les salariés pleinement mobilisés durant la crise sanitaire malgré les risques pour leur santé et celle de leurs familles, cette annonce est un véritable choc
500 emplois déjà supprimés cette année
Neuf des onze centres de réparation fermeraient (ceux d'Aubagne et Trappes seraient conservés) et les accueils des Services après vente (SAV) en hypermarché seraient supprimés pour "digitaliser" le SAV."Sur les caisses, ils minimisent mais c'est la fin de tous les CDD et, à terme, on sait que cela aura un impact, d'ici deux-trois ans, avec 70% des caisses classiques qui disparaissent. C'est pire que ce qu'on pensait", a dénoncé Christophe Delay, délégué FO.
"Pour les salariés pleinement mobilisés durant la crise sanitaire malgré les risques pour leur santé et celle de leurs familles, cette annonce est un véritable choc ! Voici comment Auchan leur offre sa reconnaissance", a ajouté la fédération FGTA-FO dans un communiqué.
Plus de 500 emplois ont déjà été supprimés au début de cette année, lors d'un plan de départs volontaires.
Le premier volet du "Plan" de la direction avait été engagé au printemps 2019, avec la cession de 21 sites concernant potentiellement entre 700 et 800 salariés.