Ils sont excédés et ont manifesté mercredi soir devant leur mairie pour réclamer plus de sécurité en bord de mer. Les habitants d'Ensuès-la-Redonne sont inquiets face au vandalisme et à l'incivisme qui règnent dans leurs calanques.
"Ils arrivent aux grosses chaleurs et s'emparent de la calanque par dizaines", s'énerve Nathalie Huertas, la présidente du CIQ d'Ensuès-la-Redonne."Ils sont inciviques, nous agressent verbalement, se garent n'importe où, empêchent les pompiers de passer. Il va finir par arriver une catastrophe !"
Au départ, cela fait plus de cinq ans, ce sont les "Calanquais" comme on les appelle, qui ont donné l'alerte. Leur coin de paradis au bord de l'eau a rapidement été envahi par des individus inciviques.Ça devient une zone de non-droit
"Nous n'allons plus nous baigner que le matin. A partir de 14 heures, c'est fini, ils arrivent. Ça devient une zone de non-droit", raconte Sophie Cambon, une riveraine.
"Nos enfants ont peur d'aller se baigner, ils ne respectent ni les jeunes générations, ni les vieilles personnes", poursuit Nathalie Huertas.
Papiers, déchets de tout ordre et même défécations... les riverains n'en peuvent plus. Ils ont manifesté mercredi soir devant leur mairie pour réclamer des mesures de sécurité face à cette situation.
Les villageois, habitués eux aussi aux bains de mer dans les calanques, les ont rejoints.
"On voit vraiment la différence entre le week-end et le restant de la semaine", poursuit Sophie Cambon.
"Les samedis et dimanches, le parking a des places libres pour les baigneurs et les randonneurs. Il y a un vigile à la barrière. On laisse passer les personnes munies de badge et leurs invités".
Nuit et jour, bruit et incivisme
En semaine, c'est une tout autre histoire qui se joue."Ils peuvent atteindre le nombre de 150", précise Joseph Dilandro, un habitant du port. "La journée c'est infernal, la nuit je n'arrive pas à dormir. Ils écoutent la musique à fond jusqu'à 4 heures du matin".
Les habitants se plaignent surtout de violences verbales, de gestes. "On nous crache dessus, alors qu'on tente de discuter avec eux".Il y a quinze jours, un homme a été passé à tabac. Il est tombé dans le coma.
L'an passé, et en ce début d'été, des rixes et des bagarres ont eu lieu.
"Il y a quinze jours, un homme a été passé à tabac. Il est tombé dans le coma", raconte une riveraine.
Chose nouvelle cette année, "de nombreuses allées et venues en voiture", preuve d'un "gros trafic".
"Sur la plage, on trouve aussi plein de cadavres de ces bouteilles d'azote que les jeunes respirent comme drogue", précise Nathalie Huertas.
Autre danger, les risques d'incendie. Sur le parking, les voitures "garées n'importe comment" empêchent le passage éventuel d'un camion de pompiers.
"Ils ont déjà lancé des pétards, et provoqué un incendie dans la calanque à 4h du matin", poursuit la responsable du CIQ. "On s'en est vite rendus compte et avons appelé les secours. Nous nous sommes transformés en sentinelles".
De l'incivisme à l'insécurité, le pas est franchi pour les habitants mécontents. Ils ont également écrit au sous-préfet pour l'informer de la situation.