Depuis mardi matin, le métallurgiste Ascometal basé à Fos-sur-Mer, est bloqué par une douzaine de fournisseurs. La cause ? Des impayés.
Depuis mardi 16 avril, le métallurgiste Ascometal basé à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), est bloqué par une douzaine de fournisseurs. Le groupe sidérurgique est placé en redressement judiciaire depuis la fin du mois de mars. Une dizaine de fournisseurs, qui livrent aux aciéries du métal transformé, trié et coupé, réclament d'être payés.
France 3 Provence-Alpes vous explique les raisons de la mobilisation.
Quelle est la situation d'Ascometal ?
Ascometal est un groupe industriel basé en France. Il possède entre autres deux sites sidérurgiques : Hagondange (en Moselle) et Fos-sur-Mer. Fin mars, Ascometal France avait annoncé avoir été placé en redressement judiciaire, après l'échec de son projet de vente de trois de ses sites de production et de son centre de recherche au groupe italien Venete. Le site de Fos-sur-Mer emploie 330 salariés.
Il avait déjà été placé en redressement judiciaire il y a sept ans. "Même site, même contexte, mêmes entreprises", commente Julien Muscinesi, dirigeant M-industries, l'un des "fournisseurs-bloqueurs", et porte-parole d'une quarantaine de PME qui fournissent Ascometal en ferraille.
Pourquoi les fournisseurs bloquent-ils leur client ?
"Parce que les créances des fournisseurs s'élèvent à une dizaine de millions d'euros", affirme Julien Muscinesi,"depuis des dizaines d'années, on a toujours suivi le groupe, même dans les moments difficiles, c'est un sentiment de trahison. La presse a annoncé le redressement judiciaire bien avant que ce soit fait. Notre client aurait pu faire autrement, nous consulter".
"Cette partie-là est très compliquée. Normalement, tout ce qui est dette est gelé à la date du 26 mars. Donc oui, malheureusement, c'est une créance qu'on a pour eux", déclare à nos confrères de BFM Ugur Yagiz, délégué du personnel d'Ascometal et représentant du syndicat CFE CGC. La CGT a déclaré à l'AFP que 1 000 emplois étaient concernés directement ou indirectement dans la zone de Fos-sur-Mer par l'avenir d'Ascometal.
Que réclament les fournisseurs ?
"Nous sommes des PME, nos salariés sont mis en péril par cette situation". Les fournisseurs souhaitent contacter la direction française du groupe Ascometal, dans l'est de la France, et entamer des discussions constructives, avec un vrai plan de reprise, un vrai projet industriel. Ils attendent également l'intervention de l'Etat pour forcer l'actionnaire suisse à ne pas abandonner cette filière.
Les offres de reprise d'Ascometal sont attendues au tribunal de Strasbourg jusqu'au 25 avril.
Où en est la mobilisation ?
Le mouvement des fournisseurs a commencé mardi 16 avril. Une dizaine de camions bloquent l'entrée du site. Depuis jeudi 18 avril, les personnes mobilisées annonent un durcissement des opérations de blocage. Une quinzaine de véhicules ont pris place devant l'entrée ce jeudi matin. Des représentants des fournisseurs ont indiqué que désormais, les piétons ne pourront plus pénétrer dans l'enceinte de l'établissement. Ils attendent de pouvoir échanger avec la direction d'Ascometal.